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Gabon : selon SPG ;  « les Prisonniers effectuent la vidange de la fosse septique avec des seaux d’eau »

Ce n’est un secret pour personne. La vie carcérale à la Prison centrale de Gros Bouquet est un enfer que nombre d’incarcérés n’ont cessé de dénoncer à leur sortie. Il serait peut-être temps que les pouvoirs publics fassent un effort pour humaniser cette prison pour l’amélioration, non seulement des détenus, mais des matons qui sont en service dans cette structure pénitentiaire. C’est dans cette optique que l’ONG, SOS prisonniers Gabon (SPG) vient de pondre un communiqué pour dénoncer un nouveau fait enregistré dans ladite prison. Lecture.

 

La prison centrale de Gros-bouquet

Sur les 18 quartiers de la détention (droit commun), chaque quartier dispose d’une fosse septique et de 10 éléments, avec 2 seaux en plastique amarrés avec de longues cordes. C’est avec ces seaux que le détenu plonge dans la fosse remplie d’excréments et met les déjections dans les seaux pour aller les reverser au caniveau. Chaque détenu fait 30 tours dans la fosse avec les seaux, sans gants, ni bottes ou autre protection. Que dire du masque ou du gel hydro-alcoolique ?

Une fois la vidange finie, même de l’eau pour se nettoyer, les détenus n’en n’ont pas! Car à la prison centrale de Libreville, l’eau est une denrée rare, c’est comme trouver une aiguille au désert du Sahara. D’ailleurs, à chaque fois qu’il pleut, c’est l’apothéose à la prison centrale, les prisonniers remercient le Bon Dieu d’avoir pensé à eux. Les détenus qui donnent régulièrement leur cotisation au « maire » ne sont pas astreints à vider la fosse septique. (Le « maire » est un prisonnier qui est chargé de l’entretien d’un quartier. À ce titre, il reçoit les cotisations des prisonniers pour entretenir sa zone. Chaque quartier à son maire).

Aussi, ce sont les prisonniers qui sont en rupture familiale, dépourvus de moyens en nature comme en numéraire, qui sont les plus exposés à ce travail qui déshumanise l’être humain, et est très dangereux pour la santé. On constate qu’il y a les moyens pour agrandir la barrière comme la tour de Babel, faire la peinture de l’extérieur du pénitencier, mais quand il faut améliorer les conditions de détention… que nenni ! C’est l’arbre qui cache la forêt.

Et pourtant, le Génie militaire peut bien pallier à cette situation. Comment peut-on permettre à un détenu de vider une fosse septique à l’aide d’un seau d’eau ? Avons-nous perdu toute once d’humanité en milieu carcéral ? L’administration est-elle consciente de tous les risques sanitaires qui découlent de cette pratique?

SOS Prisonniers Gabon va saisir les autorités compétentes, afin de mettre fin à cette déshumanisation de l’être humain à la prison centrale de Libreville.

SOS Prisonniers Gabon, pour le respect des droits humains en milieu carcéral.

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