Lancé depuis un temps, le projet de réhabilitation des voiries de Libreville fait son bon homme de chemin. A en juger par le nombre de routes réhabilitées ou en cours de réhabilitation dans certains quartiers de Libreville, à l‘instar de celles de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de la capitale gabonaise. Ce projet ne s’exécute pas sans heurts et écueils.
Après la tournée présidentielle des arrondissements des communes de Libreville, d’Akanda et d’Owendo, le gouvernement a procédé au lancement des travaux de réhabilitation des voiries de ces trois communes qui constituent, avec celle de Ntoum, le Grand Libreville. Les travaux qui ont démarré tambours battants sont applaudis, à se rompre les phalanges, par les populations qui sont directement impactées par ce projet. Ainsi, de « çà m’étonne », à Angondjé, en passant par Nzeng-Ayong, les populations sont extasiées devant l’avancée desdits travaux. Mais sont ils réalisés dans les normes requises.
Le tout premier écueil rencontré par les sociétés adjudicataires ou sous-traitantes est la non-urbanisation de la capitale gabonaise. Il n’est un secret pour personne que certains quartiers de la ville de Libreville ne sont pas urbanisés. C’est une jungle à ciel ouvert où chacun construit où bon lui semble et ce, au détriment des voies existantes et autres cours d’eau. Une situation qui prend toute son importance au moment de la réalisation de tels projets.
A l’instar de Nzeng Ayong-Fromager-Lac, la seule voie d’accès est l’œuvre des riverains qui, au cours de la construction de leurs habitations, ont respecté la voie exploitée aujourd’hui par l’Etat gabonais. Certains ne l’ont pas fait, en construisant sur les cours d’eau, voire sur ladite voie. Conséquence : les travaux de réhabilitation de certaines artères sont bloqués à certains endroits, faute d’espaces. Pire, certaines voies sont, soient rétrécies, soient complètement obstruées, et ne garantissent pas une réhabilitation. D’où
Ainsi, les travaux en cours seront, selon certains riverains, bâclés. Ils en veulent pour preuve, le manque ou l’étroitesse des caniveaux ne permettant pas un écoulement efficient des eaux de ruissèlement. L’eau et la route ne faisant pas bon ménage, il ne sera pas surprenant que lesdits travaux réalisés aujourd’hui ne fassent pas long feu. Le cas de Nzeng-Ayong-Lac est plus que problématique, avec le lac qui longe ladite route en cours de réhabilitation. Ce monstre qui, en saison des pluies, sort souvent de son lit, mérite une attention particulière. Mais au regard des travaux réalisés, les populations sont sceptiques quant à leur efficacité.
Autre problème, et non des moindres, les tuyaux de la Société d’énergie et d’eau du Gabon. Comme signalé plus haut, Dame SEEG n’a pas respecté une urbanisation déterminée. Les tuyaux sont implantés à l’emporte-pièce. Dégager toute cette tuyauterie nécessite des moyens colossaux que n’ont pas les PME adjudicataires des marchés, encore moins une indemnisation des maisons à détruire. Résultat, on va se retrouver avec une route comme celle qui relie Nzeng-Ayong à St Georges. Une route étroite sui slalome entre les habitations.
Fais marquant et qui prête à rire, ce projet attire les politiques de tout bord qui, de par leur présence régulière sur le terrain, compte bien s’accaparer du projet. Et comme quelqu’un l’a dit : « Ils lancent déjà la campagne de l’élection présidentielle de 2023 ».
Karl Dorian