La pandémie du coronavirus qui touche la planète-terre depuis un an, a emmené les gouvernements de tous les pays des cinq continents à prendre des mesures restrictives pour contrer cet ennemi invisible. Le Gabon, notre pays, s’y est attelé depuis le premier cas survenu en mars 2020.
Ainsi, il a été décidé, pour le cas du transport terrestre, une diminution drastique du nombre de passagers dans les véhicules à usage commercial. De quatre passagers comme d’accoutumé, on est passé, dans un premier temps, lorsque le confinement était totale à 2, puis dans un deuxième temps à 3, pour des véhicules de type berline à 5 places. Il en sera de même pour des véhicules de type Taxi bus de 17 ou 19 places qui devaient prendre 2 passagers par banquette, ainsi que bien d’autres véhicules de transport. Même le transport public, la Sogatra et Trans’Urbain ne furent pas épargnés. Pour couvrir le manque à gagner, étant entendu que l’Etat n’avait pas prévu des mesures d’accompagnement à ce secteur d’activité, les transporteurs terrestres, avec l’appui de leurs syndicats dont le Syllteg de Robert Menié, ont augmenté exponentiellement les prix du transport, à la grande désolation de la population. On a alors assisté à une guerre des prix où chacun faisait ce que bon lui semblait.
Le cas spécifique de l’axe Rio – Ntoum est un cas patent. Avant la Covid-19, ce trajet coûtait 1000 FCFA, malgré le fait que les transporteurs pratiquaient la surcharge, en entassant les clients comme du bétail dans des enclos. Malgré de nombreuses récriminations, l’épineux problème du racket des agents des forces de l’ordre était toujours mis en exergue. Puis, avec l’avènement de la Covid, le tarif est passé de 1000 FCFA à 1500 FCFA, pour une distance de seulement 35 Kms.
Le problème aujourd’hui, c’est qu’après l’allègement des mesures barrières, comme un seul homme, tous les transports en commun ont pris la décision d’augmenter le nombre de passagers dans les véhicules sans l’aval des autorités compétentes. Ceci pouvait passer sans que cela n’émeuve la population, si et seulement si les tarifs étaient aussi revus à la baisse. Mais que nenni ! Les filous transporteurs ont maintenu les prix-Covid, tout en augmentant le nombre de passagers, au grand dam des populations.
Il suffit de prendre la calculette pour comprendre des bénéfices mirobolants qu’empochent ces transporteurs. Nul ici de remettre en cause le travail des syndicats, mais il ressort tout de même que lorsque les intérêts de leurs adhérents sont mis à mal, les leaders syndicaux sortent souvent de leur réserve, au point même de pactiser avec le diable. Mais lorsqu’il s’agit de ceux de la population, ces derniers deviennent comme atteints par une cécité et font dans la fine bouche.
A cette allure, le panier de la ménagère risque de s’alléger de plus en plus en entrainant des troubles sociaux qui peuvent avoir des conséquences irréversibles.
Karl Dhorian