Avec un taux d’échec global de 48.77%, les résultats du CEP publiés le 24 juillet dernier sont les pires depuis des années, malgré le fait que l’année soit allée à son terme. D’où la question de savoir si l’on n’a pas assisté à du rafistolage.
En 2019, le taux de de réussite au Certificat d’étude primaire (Cep) était de 80,42%, l’année d’après, en 2020, la pandémie du Covid-19 est passée par là, aujourd’hui, la ligne rouge a été allègrement passée, avec un taux d’échec de 48,777%. Autrement dit, près de la moitié des candidats inscrits à la session 2021 de cet examen sanctionnant les études primaires, ont échoué.
Selon les statistiques globales nationales de la Direction générale des examens et concours (DGEC), sur 47 129 inscrits, 1 191 étaient absents (2,52%). Parmi les 45 938 candidats présents à l’examen (97,47%), 24 722 (53,81%) ont sorti leur épingle du jeu en obtenant l’obtenant, quand 21 216 ont été recalés. Ajoutés aux absents, la DGEC comptabilise en tout 22 407 candidats ajournés sur les 47 129 inscrits sur l’ensemble du territoire national. Soit un taux d’échec global de 48,77% obtenu par le cumul des résultats jugés médiocres des provinces.
Dans 5 des provinces 9 provinces du pays, les taux d’échec sont au-dessus de 50%. En tête de liste, la province de la Nyanga avec 68,51%. Elle est suivie de la Ngounié avec 57,30% ; le Haut-Ogooué avec 54,95% ; le Moyen-Ogooué avec 51,06% et le Woleu-Ntem avec 50,35%.
Si la province de l’Ogooué-Maritime a fait un meilleur score avec un taux d’échec de 33,51%, celles de l’Ogooué-Lolo (48,54%) et de l’Estuaire (48,57%) sont reflet du résultat global, tandis que dans l’Ogooué-Ivindo, il est question d’un taux d’échec de 49,45%. Alors que cette année scolaire, contrairement aux précédentes où les taux d’échec étaient moins élevés, s’est particulièrement bien déroulée, beaucoup s’interrogent sur les causes d’un tel résultat.
Le problème des infrastructures d’accueil reste l’une des principales causes de cette descente aux enfers des apprenants gabonais. Ces derniers sont victimes du manque de structure d’accueil, une fois le diplôme obtenu. Cette situation a souvent conduit les autorités de l’Éducation nationale à décider d’un seuil, surtout depuis la suppression du Concours d’entrée en 6ème. «Le Cep peut avoir été verrouillé pour masquer l’échec du gouvernement en matière de construction de nouvelles salles de classe. Il n’y a plus d’écoles primaire à transformer en collèges», a lâché un observateur parlant notamment du Grand Libreville.
Tout aussi à l’index, le niveau de formation des enseignants du primaire et les conditions d’apprentissage inadéquates dans certaines zones ou bassins pédagogiques, notamment, à l’intérieur du pays où les conditions sont défavorables aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. Surtout que l’année scolaire 2019-2020 a été une catastrophe pour le monde de l’éducation, avec la fermeture, dans des conditions dramatiques, des classes. L’année 2020-2021 n’a que du bricolage, tant le niveau des élèves étaient très en deçà de la moyenne habituelle.µ
Karl Dhorian