Ayant récemment réagi aux évènements qui secouent la mairie de Libreville, avec la supposée démission du Maire Eugène Mba, Estelle Ondo, qui y voit une volonté d’exclure l’ethnie fang dans la gestion du pays est, depuis lors, victime des menaces et autres intimidations. Dans une tribune signée d’elle-même, la députée du deuxième arrondissement de la commune d’Oyem, dans la province du Woleu Ntem, déplore ce genre d’attitude et invite ses détracteurs à apporter un démenti, en initiant un vrai débat citoyen autour de ces questions. Lecture !
Suite à mon article publié à Gabonreview, le 9 juin 2021, sur l’imbroglio politique à la mairie de Libreville, je fais l’objet depuis quelques jours de menaces et d’intimidations diverses.
Il m’avait en effet été signalé, quelques jours bien avant, que « les chiens seront lancés à ma poursuite« , pour avoir osé dénoncer, sur l’espace public, une sorte de volonté de mettre les fangs à l’écart de la gestion de la Mairie de Libreville et au-delà.
Je tiens à cet effet à apporter quelques précisions:
Premièrement : J’ai attitré l’attention des responsables politiques du pays sur certaines pratiques politiques qui, d’une façon ou d’une autre, visent ou ont pour conséquence, la mise à l’écart des fangs dans la gestion de la mairie de Libreville et même de l’Etat, en prenant pour exemple certaines institutions et administrations publiques et parapubliques. Je relevais dans cet élan que la construction nationale ne se fera pas en excluant un groupe ethnique majoritaire, ou une toute autre ethnie, et encore moins en privilégiant dans la promotion des cadres une seule région ou communauté.
Dans d’autres pays (États-Unis, Espagne, Inde, Afrique du Sud, France, Nigéria…) Les communautés (ethniques, religieuses, culturelles) revendiquent leur représentativité dans les différentes institutions du pays et leur prise en compte dans la gestion. Le Gabon notre pays n’échappe pas à cela. C’est ce que le feu chef de l’État Omar Bongo avait qualifié de « géopolitique ».
Deuxièmement : Les menaces reçues ces derniers jours sont ourdies par des milieux déjà bien identifiés dont les méthodes et canaux d’expression sont connus de tous. Leur objectif étant de me salir, m’intimider en tentant de fabriquer des choses sur ma gestion quand j’avais, au Gouvernement, le portefeuille des Eaux et Forêts durant environ 9 mois.
Plutôt que de m’apporter un démenti ou d’initier un vrai débat citoyen autour de ces questions, ce sont des attaques personnelles qui me sont faites. Et je le déplore vraiment. Tout cela ne me fait pas peur et n’entamera pas ma détermination. Je suis un acteur politique, une élue nationale et la liberté d’expression est protégée par notre Constitution.
Le Gabon est notre pays à tous. Nous avons l’obligation de toujours chercher à préserver et consolider l’esprit de partage et de cohésion.
Pour ce qui est des supposés pots de vins, et d’une fameuse vidéo qui avait circulé en son temps, je me permets tout simplement de renvoyer les uns et les autres à la réponse que l’un des mes illustres collègues dans ce département ministériel avait donnée à la suite du rapport d’une ONG londonienne dont l’économie est la suivante : » le gouvernement gabonais pour sa part s’interroge sur les véritables objectifs poursuivis par les auteurs de cette enquête à charge et au caractère inquisitoire alors que la règle en la matière impose l’impartialité qui suppose le respect des principes tels que la présomption d’innocence, le contradictoire (…). En conséquence, le gouvernement gabonais rejette ces accusations et la tentative maladroite des auteurs de l’enquête menée visant à discréditer le Gabon à partir des actes isolés qu’aurait commis un opérateur privé« .
Aussi, la solution n’est pas de s’attaquer à Estelle Ondo, mais de se retrouver dans le cadre d’un débat national, afin de trouver ensemble des mécanismes pour un Gabon plus juste et plus équitable.
Estelle Ondo
Députée du deuxième arrondissement de la Commune d’Oyem