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Reportage : les jeunes de la rue face à la pauvreté

Pour face aux effets pervers de la pandémie du Covid-19, les  jeunes travailleurs de la rue de Libreville, regroupés au sein de leur Nouvelle Dynamique, viennent de faire preuve d’ingéniosité en mettant en place une forme d’établissement de micro- finances ou de tontines. L’objectif étant de les sortir de la rue pour en faire des hommes d’affaires de demain.

Conscients de la dangerosité dans laquelle ils exercent au quotidien leurs activités (chargement de taxis, vidanges manuelles  des fosses septiques dans les quartiers enclavés, vente des kleenex, pousseurs de brouettes  et  autres activités  à la sauvette…)  depuis quelques années,  et du rejet permanent dont ils font souvent l’objet de la part des populations, les jeunes travailleurs de la rue de Libreville,  se disent désormais  déterminer à changer d’oripeaux, en gommant progressivement cette image lugubre qui leur colle à la peau.«  Pour sortir certains jeunes travailleurs de la rue et des pratiques peu orthodoxes telles que les braquages, la consommation et la vente illicite des stupéfiants, nous, au niveau de notre ONG, venons de mettre en place un système de tontine quotidienne à leur égard. Elle est  supervisée par chaque chef de secteur pour leur permettre de réaliser des projets stables et à long termes. Elle leur permettra de se convertir en homme d’affaires. Pour cela, nous exigeons à ce que chaque travailleur de la rue, membre de notre organisation, de contribuer,  en fonction des sources de revenus générées, au quotidien dans son secteur d’activités » a indiqué Romée Eyi Ntoutoume, Coordonnateur national de la Nouvelle dynamique des Jeunes travailleurs de la Rue.

Comment cela fonctionne-t-il ?

« Aujourd’hui par exemple, nous avons lancé, entre autres, une tontine journalière de 100.000 FCFA, soit  2.700.000FCFA par tête en 27 jours. Cette tontine de 2.700.000FCFA  a pour le moment 9 têtes de files, c’est-à-dire  que chaque tête devra cotiser 900.000FCFA en 9 jours  dans le mois. Nous leurs donnons les 2.700.000F CFA en trois mensualités pour mieux les contrôler. Et depuis que nous le faisons,  certains d’entre eux sortent du lot,  ils deviennent  des hommes d’affaires. Certains se sont regroupés pour ouvrir des affaires qui marchent, ils ne sont plus dans la rue, ils deviennent des hommes sérieux dans la société avec femmes et enfants loin du banditisme », a précisé Roméo Eyi Ntoutoume.

La Nouvelle dynamique des jeunes travailleurs de la rue, organisation non gouvernementale reconnue par les pouvoirs publics, invite le gouvernement à mettre à leur disposition une assistance technique, notamment des psychologues pour encadrer certains de  ses membres en provenance des milieux carcéraux pour leur permettre de mieux de se réintégrer dans la société. Aussi, cette structure invite les autres jeunes de la rue encore embrigadés dans le banditisme et dans la consommation de la drogue à laisser ces activités avilissantes pour l’homme,  et de  se mettre au travail, seul secret pour gagner dignement sa vie. Et sa structure se dit prête à les accompagner pour faciliter leur réintégration dans la société en homme accomplit loin des théories fumistes.

                                                  Rufin Martial OkeNze. 

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