La mise en place de deux numéros verts par le ministère de l’éducation nationale, qui vise à dénoncer le harcèlement en milieu scolaire est diversement appréciée, tant par les apprenants, que par les élèves eux-mêmes. Si cette décision est une avancée pour mettre fin à ce phénomène, il se trouve que pour certains, ces numéros peuvent être un outil de diffamation de la part de certains élèves mal intentionnés envers leurs enseignants.
14- 04 et le 14- 12, sont désormais les numéros verts qui permettront aux élèves de dénoncer tout harcèlement à leur endroit. En effet, dans une note ; le ministère de tutelle a donné des instructions fermes aux directeurs d’académie provinciale et de zones académiques, aux chefs des circonscriptions-scolaires et aux responsables d’établissement, de vulgariser ces numéros.
Pour les principaux concernés (élèves), cette nouvelle sonne comme le son d’une cloche, qui viendra les délivrer de l’oppression de certains enseignants. En clair, le laxisme dont fait souvent preuve certaines administrations dans le traitement de certains dossiers opposant élève et enseignant, plonge l’élève dans une omerta. « (…) nous sommes là pour ça, mais malheureusement ils ne nous font pas confiance, parce que ils se disent que les informations qu’ils vont nous donner, nous allons les divulguer au grand jour », nous a confié M. Mekui, Responsable du service social au Lycée public de Bikélé.
Cela vient encore révéler la crise de confiance qui existe entre les entités en charge de ces problèmes dans les établissements et les apprenants. Ces numéros viennent clairement constituer une assurance pour les élèves. « C’est un soulagement pour nous », a indiqué Kelly, élève dans un établissement de la place.
La mauvaise utilisation
C’est le danger que plusieurs professeurs brandissent. En effet, s’il reconnaît que plusieurs de leurs collègues s ‘adonnent à cette manière de faire, que la mise en place de ces numéros constitue un plus, dans la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. Il n’admet pas moins que pour eux, l’utilisation de ces numéros peut être un élément de diffamation pour les élèves. En clair, souvent considéré comme les coupables, le corps professoral indique clairement, qu’en grande partie, ils sont victimes des propositions obscènes de certains élèves. « Je reçois souvent dans mon téléphone des photos à caractère pornographique, face à mon refus ou mon silence, elles se mettent à raconter des mensonges à mon endroit », nous a confié un enseignant de lycée, qui a gardé son anonymat.
S’il est vrai que chacun y va de son opinion, la problématique de l’applicabilité reste le point central pour bon nombre d’observateurs, qui souhaitent voir l’éradication de ce phénomène en milieu scolaire.
Patrick Pasteur Obiang