« … Je déplore ce qui vient de se passer. Cette mort doit tous nous interpeller ». Lecture!
Pyramidmédiasgabon : A la suite du décès d’un Eco-garde, quelle est votre réaction en tant que Secrétaire général du Syndicat national des Eco-gardes du Gabon?
Sosthène Ndong Engonga : En ma qualité de SG du SYNEG, je déplore ce qui vient de se passer. Cette mort doit tous nous interpeller. Nous avons beau tirer la sonnette d’alarme auprès de nos gouvernants sur nos conditions de travail, malheureusement, rien n’a été fait.
A qui incombe la responsabilité de ce drame?
A mon avis, la responsabilité de ce drame incombe en premier lieu, au directeur technique, Hubert Ella Ekogha. Ce dernier a créé une milice appelée CIAR au sein des Eco-gardes à qui il fait croire qu’ils sont au dessus de la loi. Sinon, comment comprendre qu’un Eco-garde qui a compétence à agir seulement à l’intérieur des parcs, se retrouve à agir hors de sa zone de compétence, sans mandat du procureur. Je suis surpris que plusieurs jours après ce drame, les personnes impliquées, notamment le directeur technique et les différents conservateurs, n’aient pas encore déposé leurs démissions.
Ensuite, la responsabilité de ce drame incombe également aux plus hautes autorités du pays qui ont toujours joué à la sourde d’oreille face à nos nombreuses plaintes concernant nos conditions de travail.
Dernièrement l’Assemblée nationale a rejeté le projet de réforme de l’ANPN, quel est votre avis sur ce rejet et où se situe votre mouvement de grève?
Il ne s’agissait pas d’une réforme, mais plutôt d’une proposition de loi visant à supprimer l’Agence Nationale des Parcs Nationaux qui gère 11% du territoire national pour mettre en place l’Agence Nationale de la Protection de la Nature qui devait s’occuper de 100% du territoire.
Le SYNEG a applaudi des deux mains le rejet de cette proposition de loi par les honorables Députés initiée par le ministre Lee white qui,semble-t-il, voulais se soustraire de l’audit de sa gestion de plus de 10ans passés à l’Agence nationale des parcs nationaux réclamer aussi bien par les parlementaires que par le SYNEG.
Concernant la grève générale illimitée que nous avons lancée depuis le 06 avril dernier, nous n’avons toujours rien obtenu des neuf (9) points de revendications que nous avons déposées, aussi bien sur la table de notre tutelle, que dans plusieurs institutions du pays. Jusqu’à ce jour, nous attendons.
Nous espérons qu’avec la mort de notre collègue, le gouvernement, par l’entremise du ministre des Eaux et Forêts, va désormais prendre notre cahier de charges en considération.
Propos recueillis par SergeDuPalvier