Alors que le personnel du mécanisme africain d’évaluation par les pairs dénonce plusieurs impayés de mois de salaires, il ne fallait pas que la presse s’en mêle. Pris de colère suite à un article publié dans nos colonnes, le secrétaire permanent et quelques agents de la DGR à sa solde (?), contournent les voies légales pour interpeller l’auteur de l’article.
Il s’agit de l’article intitulé : « Maep : un secrétaire permanent un peu trop gourmand » publié par le quotidien en ligne Pyramidmediasgabon. L’article faisait allusion aux impayés de salaires du personnel du Maep; de la non organisation jusqu’à ce jour de l’assemblée générale devant aboutir à la mise en place de la commission nationale du Maep. Et du fait qu’à la demande du secrétaire permanent, le personnel a été mis en congés techniques en raison de la Covid-19. Sans plus.
Apparemment, depuis la publication de cet article, Jean Christophe Mbohi le secrétaire permanent du Maep n’a plus le sommeil tranquille. Il a donc décidé, par tous les moyens, de connaître celui qui serait derrière cet article. Le SP n’a pas trouvé mieux que de faire défiler son personnel à la DGR, suite à une convocation contre X déposée par lui. A l’exemple de son conseiller en communication, Jean Pascal Ndong, qui a passé toute la journée du vendredi dernier dans cette unité de la gendarmerie.
Estimant certainement que c’est lui qui a dénoncé ces faits, les agents ont profité de la proximité que le confrère a avec la presse, pour interpeller un journaliste de notre rédaction, Boris Biyoghe, en l’occurrence. Ainsi, imposé par les agents, Jean Pascal Ndong va appeler son jeune confrère, à qui, il va donner rendez-vous devant le ministère des eaux et forêts. Sur les lieux, le journaliste s’est retrouvé face à deux agents de la DGR. « Mr, nous sommes de la DGR, veuillez nous suivre », ont-ils imposé au journaliste, sans même qu’une convocation ne lui soit présentée. C’était le 21 mai dernier. Croyant avoir affaire à des quidams, le journaliste a tout simplement refusé cette offre, en exigeant la présentation d’une convocation. C’est donc après des échanges virulents et à la demande de leur supérieur au téléphone, qu’ils ont rebroussé chemin. Ce, après avoir voulu confisquer le téléphone du journaliste et ordonné à ce dernier de donner l’identité de sa source.
A Jean Christophe Mbohi, Jean Pascal Ndong n’a rien avoir avec la publication de cet article. Il serait donc élégant de le laisser tranquille, au lieu de le faire traîner dans une unité de gendarmerie, alors qu’il a des ennuis de santé.
Rappelons que l’incident se passe à quelques semaines seulement de la publication du classement mondial de Reporters sans frontières 2021 sur l’état de la liberté de la presse. Lequel classement a vu une légère embellie de la position du Gabon, qui part de la 121eme à la 117ème place sur 180 pays. C’est cet effort consenti par les autorités du pays que Jean Christophe Mbohi et ses acolytes veulent anéantir, en interpellant de manière irrégulière, les journalistes.
Une chose est sûre, il a ouvert les hostilités avec la presse. Il faut donc qu’il assume les conséquences.
Nous attendons la convocation.