En l’espace d’un peu plus d’un mois, deux coups d’État ont été perpétrés dans deux pays francophones. D’abord au Tchad le 20 avril, et au Mali le 24 Mai. Un seul coup d’État, en l’occurrence celui du Mali, est jugé « inacceptable » par Emmanuel Macron et son pays.
« Au Mali, ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d’État. C’est inacceptable. Nous sommes prêts à prendre des sanctions ciblées sur les protagonistes« , a déclaré le chef de L’État français après un sommet européen tenu pour la circonstance.
Le 24 mai, le chef de l’État de transition, Bah N’daw et son premier ministre, Moctar Ouane, ont été pris à leurs domiciles par les militaires, puis conduits au camp militaire de Kati, a une quinzaine de kilomètres de Bamako. Le lendemain, le vice-président de transition en tête des putschistes, a indiqué qu’il a mis « hors de leurs prérogatives » le président et son premier ministre. C’est un remaniement ministériel qui a mis le feu aux poudres.
Le 20 avril dernier, suite au décès du président tchadien Idriss Déby, les militaires avec à leur tête l’un des fils du défunt président, se sont emparé du pouvoir. Un acte qui n’a curieusement pas été condamné. C’est à croire qu’aux yeux de la France et ses affidés, ce coup d’État est acceptable, puisque personne ne l’a condamné dans un pays où l’ordre institutionnel a pourtant été violé.
Mieux, la France a promis un soutien à la junte installée à la tête du Tchad et dirigée par l’un des fils du défunt président tchadien. C’est pour préserver la « stabilité » de la zone, s’est justifié l’ancienne colonie.
Le Mali et le Tchad faisant partie de la zone sahelo-sahelienne qui, elle, est confrontée au terrorisme des djiadistes, les deux pays ont besoin de stabilité.
Accepter donc un coup d’État dans l’un de ces pays, tout en condamnant l’autre, peut paraître comme une caution au désordre ambiant qui règne dans le Sahel.
Junior Akoma