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Conflit homme-faune : Mekambo: au delà des poursuites judiciaires!

Les événements survenus le 24 mai dernier à Mekambo, dans le département de la Zadié, connaitront certainement des arrestations et des procès à tort ou à raison. Mais au delà du côté judiciaire de ce dossier brûlant, de vraies solutions devraient être trouvées dans l’urgence dans ce conflit homme-faune pour lequel les pouvoirs publics ont été trop attentistes.

La réaction énergique, voire violente d’une population en colère à Mekambo, à l’Est du Gabon, a eu pour conséquence: la fuite des autorités locales, notamment le préfet de la localité qui a été chassé de son domicile comme un malpropre. C’est la conséquence de la non prise en compte, par les pouvoirs publics, du conflit homme-faune qui a pris des proportions inquiétantes depuis plusieurs années déjà.

Avec une loi qui interdit de tuer les éléphants, et face à une forte activité économique liée à l’exploitation du bois, voire de l’or, les pachydermes voient leur tranquillité systématiquement troublée dans leur espace de vie. Résultat, les éléphants envahissent et détruisent les plantations des communautés villageoises. Mieux, ils envahissent les habitations. Une cohabitation qui n’est pas sans dommages.

Pourquoi l’État ne fait rien?

C’est à cette interrogation que se posent les  populations qui ne comprennent pas pourquoi elles sont abandonnées dans ce conflit. Alors même que les mêmes autorités ont pris des dispositions juridiques qui protègent plusieurs espèces, à l’instar de l’éléphant. Face donc à l’attentisme de L’État, les velléités de se faire justice deviennent récurrentes. Ce qui peut expliquer la colère des populations de la Zadié.

Pourtant, pour explorer des stratégies et des innovations visant à réduire le conflit homme-faune, la banque mondiale avait mis à la disposition du Gabon, 9,5 millions de dollars. Sur le plan local, l’État gabonais avait, pour la première fois, inscrit une ligne budgétaire dans la loi de finances 2020 destinée à ce conflit. A quoi ont servi ces moyens financiers?

En début février dernier, un atelier de réflexion initié par le ministère des eaux forêts, sur les mesures d’atténuation de ce conflit homme-faune a été organisé. Les résolutions de ce conclave avaient mis l’accent sur: l’indemnisation des populations victimes des dévastations de cultures : la mise en place d’un système d’assurance des espaces agricoles et la mise en place des mécanismes de financements durables pour la gestion de ce conflit.

Sur le terrain, c’est toujours le statu quo et les populations continuent de perdre les efforts de leur dur labeur. Au nez et à la barbe des décideurs.

Junior Akoma 

 

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