Ali Bongo l’a annoncé comme étant la plus grande innovation de l’exécutif. Dans son discours de présentation des vœux à la Nation, le chef de l’Etat avait annoncé que les membres du gouvernement se plieront à une session de questions-réponses avec les citoyens, pour accroitre la transparence de l’action publique. Un exercice qui devait se faire chaque trimestre, à compter de 2021. Le premier trimestre est largement dépassé, mais toujours aucun signe palpable du grand oral audio-visuel promis.
Route nationale coupée au niveau d’Ebel-Abanga, dans la province du Moyen-Ogooué, freinant ainsi considérablement le trafic routier et toutes les conséquences y relatives, notamment le ravitaillement des produits vivriers dans les marchés de la capitale Libreville; grève des agents des régies financières ; mouvement d’humeur des agents d’Africa N°1 qui réclament leurs arriérés de salaires, le chômage endémique causé par les mesures restrictives liées à la lutte contre le Covid-19 ; les conditions de vie difficile des populations… La coupe est pleine, sans que l’exécutif ne monte au créneau pour donner une lueur d’espoir.
Pourtant, le 31 décembre 2020, à l’occasion de son discours de présentationdes vœux à la Nation, Ali Bongo, avait promis une innovation de taille, afin que le peuple soit au fait de l’action publique menée par le gouvernement : une session questions-réponses de chaque membre du gouvernement et chaque trimestre devait se tenir, à partir de 2021. «C’est une innovation majeure, fondamentale, qui vise à accroitre la transparence de l’action publique, mais aussi à vous (populations) permettre d’évaluer l’efficacité, la pertinence de l’action publique et à recueillir vos suggestions », avait indiqué Ali Bongo. En mettant principalement l’accent sur la transformation locale de nos ressources, à compter de 2021, afin que ce modèle économique soit «plus créateur d’emplois, plus distributif, plus solidaire, mais aussi plus soutenable.» Le Chef de l’exécutif s’appuyait sur l’exploitation durable et renouvelable de nos ressources naturelles qui vont remplacer, selon lui, l’or noir. En parlant ainsi, Ali Bongo, disait viser la création de 50.000 emplois d’ici 5 ans (10.000 emplois par an) rien que «dans la filière bois.»
Pour sa part, le Premier ministre, Chef du gouvernement, Rose Christiane OssoukaRapinda, avait indiqué, lors de la présentation de sa déclaration de politique générale, le lancement d’une route transafricaine : un chantier ambitieux de plus 700 kilomètres. Avec la session questions-réponses gouvernement face au citoyen, les populations, par le canal de la radio et de la télévision (ainsi que l’a indiqué le chef de l’Etat) devaient savoir si ce chantier et bien d’autres ont bel et bien démarré. Malheureusement, «ni sur les chaînes de radio et de télévision publiques, ni à la Haute autorité de la communication (Hac), un tel projet n’est en discussions», a soufflé l’une de nos sources.
Questions: pourquoi, plus d’un trimestre après, une première session questions-réponses n’a pas eu lieu ? Les membres du gouvernement ne sont-ils pas capables de faire face aux questions des citoyens sur l’action publique? L’absence des résultats serait-elle à l’origine de cette fuite en avant.
Nelson Tchimbakala