Bien que sortis de l’ENI, l’ENS, l’INJS et l’ENSET, les enseignants de la promotion de 2016 à la 24e promotion de 2021 vivent des moments difficiles pendant des mois, voire plusieurs années sans salaire.
Malgré les efforts du Gouvernement et du corps enseignant, plusieurs établissements au Gabon connaissent toujours un grand déficit d’enseignants. Le fait réel est celui des enseignants qui ne rejoignent souvent pas leurs postes après la sortie officielle de leurs affectations, faute de précarité. Il y a lieu de constater que de la sortie des affectations à leur intégration à la fonction publique, les enseignants font un très grand parcours du combattant, car souvent affectés tardivement et par vague, dans le cas d’une même promotion qui a été affectée en deux sessions.
Selon plusieurs témoignages des enseignants, ces derniers vivent dans une précarité absolue entre la période de leur sortie d’école et les affectations, car n’ayant plus de bourses. « Aussi, de la sortie tardive des affectations est tristement suivie des distributions tardives des bulletins roses (les prés salaires) et s’en suit à la fin de la distribution très tardive des bulletins bleus (salaires ) ». En effet, entre la longue attente des prés salaires et la perception de ces derniers compris entre 150.000Fcfa à 290.000Fcfa en fonction de la catégorie, les enseignants ont du mal à vivre. Car le coût de la vie est cher. A l’exemple de ceux qui sont à Libreville, où dans un premier temps le coût du logement est très élevé. D’où, même pour une chambre, ici dite ‘’chambre américaine’’ sa location varie entre 100.000Fcfa et 150.000Fcfa. Deuxièmement, le coût du transport ne facilite pas les déplacements.
Les enseignants éprouvent de réelles difficultés à se rentre à leur lieu de travail car rien que pour de très courtes distances, le coût du taxi varie entre 200 Fcfa et 500 Fcfa. Pour de moyenne et longue distances, il faut débourser des sommes allant de 1000 FCFA à 2500 FCFA minimum par jour. En troisième point, les enseignants font état de leur difficulté à se nourrir. Car, non seulement les produits de première nécessité (lait, sucre…) sont coûteux, mais aussi les produits alimentaires importés sont chers. En quatrième et dernier point, ils expriment leur difficulté à se soigner convenablement malgré la CNAMGS. Car, non seulement la CNAMGS ne prend pas en charge un grand nombre de produits pharmaceutiques mais aussi, ils ne bénéficient pas d’un bon suivi.
Les questions soulevées par ces enseignants sont les suivantes : – Pour le Gouvernement, de quoi vivent ces enseignants plusieurs mois avant avant que leurs pré-salaires ne passent? – Comment peuvent-ils aller exercer leur métier malgré la sortie des affectations mais sans pré-salaire ? – Comment peuvent-ils fournir un meilleur rendement s’ils ne vivent qu’avec les pré-salaires ce, pendant plusieurs années ? Sachant que le secteur éducatif est l’un des piliers dans un pays, dans son rôle de former les futurs cadres de la nation, ne devrait-on penser à revoir les procédures en matière de traitement de ces agents de L’État?
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