L’espérance de vie, relativement courte, de l’infrastructure routière au Gabon est due en grande partie par la mauvaise qualité des travaux de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG). En tout cas, c’est ce que pense une large opinion, au regard du désagrément récurrent causé par les canalisations et autres conduites d’eau. La réalité sur le chantier de la voie secondaire reliant le rond point du pk12 à Mindoubé, en longeant la voie ferrée, en est l’illustration parfaite de cet état de fait.
Tenez, depuis quelques semaines, le gouvernement a rendu effectifs les travaux de cette voie secondaire avec les embranchements sur Owendo, Mindoubé et l’hôpital régional de Melen. Un soulagement pour de nombreux riverains qui y vivent et dont le calvaire des mares de boue et des cratères d’antan sera bientôt un triste souvenir. Seulement, au moment où ces travaux connaissent une accélération afin de respecter les délais de livraison de l’ouvrage, voici que les installations de la SEEG viennent freiner l’élan de la société Sogea-Sobea, adjudicataire de ce chantier.
Et pour cause, les principales conduites d’eau se trouvent posées en pleine chaussée, y compris certains câbles d’électricité haute tension qui apparaissent après le passage des
engins, enfouis dans le sol en pleine chaussée. Du coup, les travaux sont interrompus momentanément pour permettre aux techniciens de la SEEG d’y mettre un peu de l’ordre. Pendant ce temps, les riverains constatent, ahuris, que ces conduites d’eau demeurent au même endroit, c’est-à-dire sous le remblai et les couches latérites sur lesquels passera la nouvelle route.
A ce qui apparaît, les garanties de la durabilité de cet ouvrage restent une vue de l’esprit. Et pour cause, à la première fuite d’eau qui se signale sur ces canalisations, dame SEEG s’empressera de venir détruire un ouvrage qui aura coûté plusieurs milliards à l’Etat. Et, après les travaux, la SEEG ne procédera à aucune réparation digne de ce nom, contraignant ainsi l’État à allouer des budgets supplémentaires pour les mêmes chantiers routiers. Et, chaque fois, c’est l’éternel recommencement, au grand dam des populations qui en paient le lourd tribut en renouant très vite avec les artères sur les routes qui pouvaient durer.