La prime de servitude diplomatique sera-t-elle maintenue en cette période de vaches maigres ? La question suscite les débats actuellement dans les couloirs et coulisses du siège du ministère des Affaires étrangères, sis à Batterie IV, dans le 1er arrondissement de Libreville. Une prime de servitude qui a subi une ponction de 10% injustifiée à chaque agent, lors de son paiement le 26 janvier dernier à Libreville.
La menace de suppression qui plane aujourd’hui sur la prime de servitude diplomatique, octroyée trimestriellement aux agents du ministère des Affaires étrangères, depuis plus de dix ans, découlerait de plusieurs ordres. « Le ministère des Affaires étrangères fonctionne comme s’il ne disposait pas de budget de fonctionnement, depuis l’instauration de la prime de servitude diplomatique, un fruit de notre bataille syndicale arrachée, il y a quelques années. Tous les problèmes du ministère sont résolus à travers le compte de la PSD qui se trouve au Trésor Public. On dénombre, entre autres, achat du matériel roulant (véhicules) ; du matériel de bureaux ou les missions de cabinet ministériel, comme si elle avait été instituée pour ces raisons. Cette façon de faire s’assimile à un détournement »,déplore le Président du syndicat des Affaires étrangères, André Assou Ello. Pourquoi la PSD est –elle menacée de suppression alors que les passeports diplomatiques, de service et les visas continuent à être établis ?
Comment comprendre que le paiement de cette prime soit passé de 200 millions à 300 millions de francs CFA, alors que les recrutements étaient gelés à la Fonction publique et que plusieurs agents du ministère des Affaires étrangères avaient fait valoir leurs droits à la retraite ?
Toutefois, le Président du Syndicat des agents des affaires étrangères salue la suppression des fonds « frauduleux » qui étaient reversés, par le passé, à un groupuscule de syndicalistes par l’actuel ministre des Affaires étrangères. Des fonds frauduleux qui étaient soutirés dans la manne de la prime de servitude diplomatique. En dépit de cela, il se susurre que la PSD qui a subi une ponction de 10% dans le montant payé à chaque agent, le 26 janvier dernier sans justificatif, serait menacé aujourd’hui de suppression par le gouvernement pour des raisons de trésorerie. Une suppression, si elle voit le jour, pourrait avoir des conséquences néfastes dans le pouvoir réel des agents des Affaires étrangères. Mais aussi, pourrait réveiller les démons de la contestation dans ledit ministère.
RMON