Il avait fait rêver lors de son lancement en 2013, tant sa conception faisait penser aux constructions que l’on peut contempler, sur internet, dans des villes telles que Dubaï, aux Emirats Arabes Unis. Quoi ? L’ambitieux projet de projet de la Marina, d’abord dénommé « Champ Triomphal du Port – Môle », puis rebaptisé « la Baie des Rois », en septembre 2017. Constituant le projet phare du secteur de l’immobilier et de l’habitat à l’horizon 2023, ce méga – projet, délimité dans un espace de quarante hectares, était censé abriter une marina de deux cent places, 205.000 mètres carrés de bureau, 79.000 mètres carrés de commerces, un parc hôtelier 4 et 5 étoiles, des équipements ( un musée, un aquarium, un pôle bus, un parking, un village artistique, etc.).
Cependant, il faudra se contenter du strict minimum. En effet, selon le Programme national de coordination et d’accélération des investissements immobiliers publics, parapublics et privés, contenus dans le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT) 2021 – 2023, rétrocédé en 2015 au Fonds Maritime du Champ Triomphal ( FMCT), filiale du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), les premières réalisations pourraient être livrées dans quatre ans, en 2025. Il s’agira, juste, d’un centre commercial et de trois immeubles ; l’on est là très loin de la conception initiale du projet. Les recettes relatives à la vente des terrains devaient couvrir les coûts de la finalisation des travaux maritimes, d’infrastructures, d’aménagement et d’exploitation de la société d’aménagement.
Un projet lancé à la hâte ?
Cette question est d’autant plus intéressante que les propos tenus récemment par le porte – parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, ont de quoi laisser perplexe. « Aucune annonce de nouveaux projets ne sera faite sans une budgétisation claire, voire un financement préalable », a – t – il déclaré. Doit – on comprendre, par-là, que le projet de la Marina avait été mal ficelé ? Et qu’il n’y avait pas une vision claire là – dessus ? Le lancement des travaux avait – il, pour objectif premier, de faire mentir ceux qui, à l’époque, parlaient d’ « effet d’annonce », de « République des maquettes », etc. ? Dès lors, il deviendrait aisé de comprendre pourquoi les travaux sont à l’arrêt depuis de nombreuses années, bien que des assurances aient été données quant à leur reprise. C’est assez troublant parce que des fonds, qui auraient pu servir à autre chose, ont été investis à l’intérieur avec, pour seuls résultats, – du moins pour l’instant – un littoral affecté et une sorte de « Sahara artificiel », cet énorme tas de sable qui jonche le Bord de mer. Et s’il faille se permettre une petite extension, l’on peut soutenir qu’ils sont nombreux, en une décennie, les projets annoncés en grande pompe, mais qui n’ont pas été concrétisés : les 5.000 logements par an, la réhabilitation de la Nationale 1, celle du palais des conférences de la Cité de la Démocratie, celle du stade omnisport Président Bongo, etc. Et l’on ne va certainement pas accuser la crise sanitaire liée à la Pandémie du Coronavirus, apparue il y a un an seulement, alors que ces promesses avaient été faites à l’orée 2013, à l’époque des « vaches grasses », lorsque l’économie nationale se portait à merveille !!!!
Yohan Freddy NGUEMA ZUE
