La communauté internationale commémore ce lundi 21 mars 2021, la journée mondiale de l’eau. Un évènement marqué au Gabon par une série de conférences à Franceville et une campagne de réhabilitation de près d’une trentaine de forages en zone rurale. Un liquide précieux qui demeure déficitaire à 70000m3/jour dans la capitale gabonaise, à l’instar d’une grande partie du 6ème arrondissement.
Célébrée depuis 28 ans, la journée mondiale de l’eau, reste encore une simple vue de l’esprit pour les habitants de Nzeng-Ayong-Dragages, dans le 6ème arrondissement de Libreville, en raison de la forte pénurie dont ils font l’objet quotidiennement. Car, pour espérer recueillir quelques gouttelettes d’eau, les populations de cette partie de la ville doivent veiller nuitamment, avec les risques sécuritaires encourus, notamment pour ceux ne disposant pas des compteurs d’eau à côté de leurs lieux d’habitations. «Ici, l’eau
arrive parfois à 1heure, voire 2heures du matin, pour s’arrêter à 5 heures. Nous sommes souvent victimes des braquages et autres types d’agressions. Et pour se défendre, certains sont obligés de se munir de machettes dans les brouettes», s’est indigné un habitant de
Dragages (un sous quartier de Nzeng-Ayong).
La nature ayant horreur du vide, ce calvaire a développé ces dernières années un commerce informel de vente d’eau dans le secteur. Une activité qui fait le bonheur de ses promoteurs. « Face à la pénurie d’eau récurrente, nous avons acheté des cuves pour revendre l’eau à ceux qui ne peuvent pas se déplacer la nuit. Nous faisons un
bidon de 20 litres à 100FCFA, 10 litres à 50FCFA et 5litres à 25FCFA » s’est réjouis, une promotrice de ce commerce devant la presse.
Il faut dire que Nzeng-Ayong n’est pas le seul quartier où le précieux liquide fait des infidélités aux populations. Selon les spécialistes, Libreville et ses environs ont besoin actuellement de 300.000 m3 d’eau par jour. Alors que la Société en charge de ce domaine (SEEG) ne livre que 230.000m3d’eau jour soit un déficit de 70.000m3/j.
Malgré les multiples cris de détresse et d’alarme des populations assoiffées, les pouvoirs publics tardent réellement à prendre ce dossier à bras-le-corps. 61 ans après l’indépendance du Gabon, l’eau manque cruellement dans les ménages de nombre de familles. Une situation plus sombre en zone rurale, même si quelques forages hydrauliques sont en voie de réhabilitation depuis quelques jours dans certaines localités. Mais que valent ces actions à minima en pleine
urgence ?
RMON
