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Gouvernance : la souveraineté de l’Etat bradée

Le constat fait par des Gabonais sur la question de la souveraineté de leur pays donne froid dans le dos. Depuis quelques années, le commun des Gabonais note, pour le regretter, que les secteurs d’activité qui, sous d’autres cieux, sont inscrits dans le domaine de la souveraineté de l’Etat, se trouvent, hélas aux mains des ressortissants étrangers qui y dictent leur loi.

Dans ce registre figure les secteurs de l’Eau et de l’Electricité. Ailleurs, ces secteurs demeurent sous le contrôle de l’État et leur gestion assurée par les nationaux. Au Cameroun voisin, par exemple, même l’activité du Transport en commun est régulée par les Nationaux. Dans ce pays, ce secteur est supposé représenter un pan sensible de l’économie. Tout le contraire au Gabon, c’est plutôt un cafouillis pour ces trois secteurs clés dont le contrôle échappe à l’État. Dans ce registre, le secteur des télécommunications n’y échappe pas.

Tout ce que le Gabon compte d’opérateurs de téléphonie mobile est aux mains d’entreprises étrangères, fragilisant ainsi un peu plus la sécurité intérieure. Inutile de dire que sous d’autres cieux, ce secteur sensible, visiblement banalisé au Gabon, est une question de souveraineté. Vient s’ajouter la gestion des ports et aéroports du Gabon. Au plan aéroportuaire, le Gabon ne dispose pas jusqu’alors d’une compagnie, alors que certains Etats africains, dix fois moins nantis, en disposent. Aucune visibilité réelle pour nos pouvoirs publics sur ce que ce secteur engrange en termes de ressources, leurs différentes comptabilités relevant du privé. Et comme si cela ne suffisait pas, l’activité ferroviaire aussi est, semble t-il, interdite de figurer parmi les rares secteurs où le Gabon peut lui-même imposer son véto.

De ce côté, les multinationales étrangères font la pluie et le beau temps, achetant au passage tout ce qui peut l’être, y compris les instruments mis en place par l’Etat pour la régulation d’une activité ferroviaire dont l’importance économique n’est plus à démontrer. La dangerosité qui persiste désormais sur le tronçon du chemin de fer Owendo- Franceville est la preuve du désordre qui y règne. L’Etat s’est progressivement dépossédé de ce qui relève de sa souveraineté économique.

Du reste, le sentiment que les deux septennats du président Ali Bongo Ondimba à la tête du pays ont davantage favorisé la situation ainsi décrite, est sur toutes les lèvres. Au point qu’aucun indicateur de performances fiable ne peut permettre aujourd’hui de présager la capacité du Gabon à reprendre les rênes de son économie. Et c’est à cette triste réalité que se heurtent les propos du Coordinateur général des affaires présidentielles qui, dans un post sur facebook, affirme que : « je fais partie de la génération qui œuvre pour que les choses soient bien faites ».

Très bien. Mais la question qu’on est en droit de se poser est de savoir, plus de deux ans au cœur des affaires présidentielles, comment comprendre que notre coordinateur n’ait pas toujours la capacité d’empêcher le bradage de la souveraineté de l’Etat ainsi décrit?

La question reste posée?

 

 

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