Du coup, l’homme perd ses prérogatives de chef de famille et tout monopole de l’administration des biens d’un mineur non émancipé et devient l’égal de sa concubine dans la gestion quotidienne du foyer.
«Dans les foyers, l’homme de portera plus seul le pantalon ! », s’est indigné M.E, fonctionnaire de l’Etat gabonais, en apprenant la modification du code civil. Ce chef de famille verra certainement sa chefferie voler en éclats après adoption, par le parlement, des projets de lois présentés et adoptés en conseil des ministres du 23 mars dernier. Cet agent de l’Etat est même convaincu, vu la coloration des deux chambres du parlement, que lesdits projets de loi «passeront comme une lettre à la poste.» C’est dire si l’émancipation de la femme gabonaise claironnée par les tenants du pouvoir depuis des lustres, ne sera plus un vain mot.
Ce, d’autant plus que le projet de loi «portant modification et suppression de certaines dispositions du code civil en République gabonaise » apporte des amendements aux fins de promouvoir l’égalité entre les sexes, notamment : l’obligation d’obéissance ; le rôle du mari en tant que chef de famille ; le monopole de l’administration légale des biens d’un mineur non émancipé au père pour le remplacer par un exercice commun ; le choix de la résidence familiale réservé au mari pour en faire un choix commun…
En somme, l’égalité des sexes qui va désormais intégrer les familles gabonaises mettra les deux conjoints au même pied d’égalité. Sauf qu’ici, la modification ne précise pas qui des deux futurs conjoints va demander la main à l’autre. Autrement dit, qui des deux futurs conjoints va épouser l’autre. Cette démarche est-elle aussi égalitaire?
Quid de l’épouse qui n’a ni emploi ni autres revenus? Cette égalité instituée dans les couples pourrait léser cette dernière, du moment où l’époux conscient de son statut de chef de famille, subvenait à toutes les charges du foyer. Ce dernier, en perdant son titre de chef de famille, pourrait opter pour les dépenses à minima.
Junior Akoma