Début de la grève de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) ; reprise, sur conditions, des cours à l’université Omar Bongo par le Syndicat nationale de des enseignants chercheurs (Senec-UOB); inscriptions des étudiants à l’UOB, suite au refus de l’Etat de continuer à payer les cours dans les grandes écoles ; l’ambiance dans les départements gérés par Patrick Daouda Mouguiama est plutôt morose.
Depuis le 4 mars dernier, le gouvernement invite les étudiants inscrits dans les grandes écoles privée à regagner l’Université Omar Bongo. Raison évoquée, l’incapacité de l’Etat à continuer à payer les cours dans ces établissements d’enseignement supérieur. Seuls les étudiants dont les parents ont la possibilité de payer les cours peuvent y rester. « Le monde s’effondre autour de moi, car mes parents sont incapables de payer ma scolarité», s’est désolée une étudiante de l’Ecole supérieure de la mer (ESM-Gabon), qui avait déjà commencé les cours. Ici, il s’agit d’une démonstration du manquement de l’investissementde l’Etat dans l’Education et la Formation. Absence des établissements publics, tant au primaire qu’au secondaire. Seule université publique du Gabon, l’Université Omar Bongo, est aujourd’hui hors normes. Ce ‘’Temple du savoir’’ a largement atteint sa capacité d’accueil depuis des lustres. Le gouvernement, au lieu de construire d’autres structures, comme promis, a préféré orienter ses étudiants vers d’autres établissements privés du Gabon et de l’extérieur du pays. Résultat, le gouvernement se trouve aujourd’hui dans l’incapacité de respecter ses engagements vis de ces établissements, et par la même occasion, vis-à-vis des étudiants. Surpeuplée, comme elle l’est, comment l’Université Omar Bongo va-t-elle accueillir ces nombreux étudiants ? Comment peut-on obliger un étudiant, qui veut embrasser une profession, tels les métiers de la mer, à aller chauffer les bancs dans les amphithéâtres de l’UOB ? Une équation compliquée pour Patrick Daouda Mouguiama.
Reprise des cours conditionnée à l’UOB
A l’Université Omar Bongo, la section du Snec a récemment conditionné la reprise des cours. Ainsi, avant de reprendre l’accès dans les salles de classes et autres amphithéâtres « les enseignants et chercheurs de l’Université Omar Bongo, membres du syndicat national des enseignants-Chercheurs, habités par la volonté de respecter strictement les mesures gouvernementales édictées par arrêté n°005/PM/MFPT PDS du 30 avril 2020 en ses articles 5 et 6, renforcées par le conseil des ministres du vendredi 19 février 2021, n’entendent pas intégrer les salles de classes et amphithéâtres pour lancer l’année académique 2020-2021 si les conditions suivantes ne sont pas réunies: augmentation des capacités d’accueil de 8000 à 45.000 places pour respecter la distanciation physique dans les salles de classe et amphithéâtres; mise à disposition de thermo-flashs et gels hydro-alcooliques à l’entrée de chaque salle de classe et amphithéâtres ; port obligatoire du masque ; mise en place d’une plateforme d’enseignements à distance (e-learning)… »a indiqué Mathurin OvonEbe patron du Snec UOB.
Et de préciser que le Snec-Uob « refuse d’endosser devant l’histoire la responsabilité d’une catastrophe sanitaire certaine à L’UOB accompagnée d’une catastrophe culturelle par l’entreprise d’une formation continuellement au rabais’’.
Grève de la Conasysed
Du côté de l’Education nationale, c’est la Convention nationale des syndicats du secteur d’éducation (Conasysed), qui est rentrée en grève depuis le lundi 08 mars dernier. Elle a également énuméré un certain nombre de conditions avant une reprise de cours. A savoir : l’organisation des travaux de la commission du dialogue social ; la reprise des négociations entre le gouvernement et la CONASYSED ; le respect des engagements du gouvernement; la satisfaction, par le gouvernement, des points de revendication contenus dans le cahier de charges de la CONASYSED déposé depuis le 03 février 2020 ; la régularisation de toutes les situations administratives; l’organisation des concours internes d’entrée à l’ENI et à l’ENS, malgré les promesses récurrentes du gouvernement ; le paiement des rappels des soldes et les sommes dues, entre autres.
Il faut surtout dire que l’incarcération, à la prison centrale de Libreville d’Estelle Mengue, la directrice de l’école de Kango, a ravivé les tensions. Surtout qu’à ce sujet, la tutelle est restée de marbre.
Ambiance plutôt morose à l’Education nationale et à l’Enseignement supérieur.