2020 aura été une année particulièrement difficile pour l’activité économique mondiale. En effet, alors que la crise sanitaire liée à la Pandémie du Coronavirus continue de sévir à travers le globe, voilà qu’un nouveau fléau, impactant, cette fois – ci, la famille de la volaille, a fait son apparition, ce qui a amené, le jeudi 26 novembre dernier, le Gouvernement de la République, par la voix du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de l’Alimentation, Biendi Maganga Moussavou, a annoncé la suspension de l’importation d’œufs à couver, de table et de volaille vivante, à la suite de l’identification, par l’Organisation de la santé animale (OIE), de foyers de grippe aviaire, de type H5N8, « hautement pathogène », selon l’expression consacrée, dans des pays européens tels que l’Allemagne, la Belgique, la Croatie, le Danemark, la France, l’Irlande, Israël, le Royaume – Uni ; mais aussi des pays asiatiques et africains, qui figurent parmi les fournisseurs de ces produits pour le Gabon, notre pays.
A travers cette décision, l’équipe gouvernementale, dirigée par Madame le Premier Ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, entend user de précaution afin d’éviter que tout le secteur ne soit touché, notamment les élevages locaux. La mesure implique, également, un renforcement des contrôles aux frontières et une obligation, pour les importateurs de ces produits, à faire une déclaration préalable auprès des services compétents du ministère de l’Agriculture, en charge de l’Elevage. « Une attention particulière sera portée quant à l’évolution de cette situation et les éleveurs sont d’ores et déjà invités à redoubler de vigilance, le virus pouvant être transmis par les oiseaux migrateurs », indique une note signée du Secrétaire Général du ministère de l’Agriculture, Jean Mouyabi.
Une occasion à saisir pour les producteurs locaux ?
Cette question est d’autant plus intéressante qu’il est un fait notoire que le Gabon importe près de 90% de son alimentation – avec le Congo et la Guinée Equatoriale, notre pays fait partie des plus grands importateurs de produits agroalimentaires de la sous – région d’Afrique Centrale -. C’est peut être le moment d’inciter et/ou de ré inciter les populations à privilégier la consommation des produits locaux, d’autant plus que l’on se rappelle que, dans son rapport datant de 2019, le Forum économique mondial estimait que le Gabon a l’économie la plus compétitive de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC), la seconde en Afrique Centrale et la 19ème du continent noir. Par ailleurs, le rapport indiquait que des efforts restent à fournir dans les catégories « Taille du Marché », « Marché des produits », « Capacité d’Innovation » et « Système financier ».
Le marché national serait un peu moins « dominé » par les produits importés, encore faudrait – il que les producteurs locaux sachent « tirer leur épingle du jeu » et, pourquoi pas, solliciter une aide de la part du Gouvernement de la République. Toutefois, même si cela apparaît comme une « aubaine » pour certains, il n’en demeure pas moins que cette mesure pourrait avoir des répercussions sur le panier de la ménagère. En effet, bien que, selon les données rendues disponibles par le ministère de tutelle, la production nationale en œuf de table couvre près de 80% de la demande, l’élevage de poulet de chair est à la traîne, notamment avec des difficultés d’accès aux aliments pour animaux. Voilà un point sur lequel l’équipe gouvernementale pourrait intervenir !!!!
Yohan Freddy NGUEMA ZUE
