Le mardi 8 décembre dernier, par le biais d’un communiqué lu au journal télévisé de la première chaîne, la Présidence de la République a annoncé le départ, du Gouvernement, de Jean – Marie Ogandaga, qui était en charge du ministère de l’Economie et des Finances. En effet, le communiqué indique que le 8 décembre dernier, l’ancien membre du Gouvernement a remis sa démission à Madame le Premier Ministre, Rose Christiane OssoukaRaponda, qui en a pris acte.
Ledit communiqué poursuit en précisant que « Le Président de la République, Son excellence Ali Bongo Ondimba, l’a ensuite acceptée ». A noter que dans le cadre de la continuité du service, le traitement des affaires courantes a été confié à la Ministre déléguée auprès du Ministre de l’économie et de la Relance, Madame Nicole Jeanine Roboty, épouse Mbou. Jean – Marie Ogandaga avait été nommé à ce poste en décembre 2019 – il faisait, en fait, son grand retour à ce ministère – après que Roger OwonoMba, inquiété dans l’opération anti – corruption Scorpion, en ait été éjecté. Jean – Marie Ogandaga, dont le nom a été abondamment cité et, surtout, vertement critiqué dans de nombreuses affaires, notamment son manque d’ouverture et de dialogue avec les représentations syndicales, en vue de trouver une solution aux problèmes qui minent le bon fonctionnement du ministère ; l’absence de concertation sur des dossiers tels que les primes ; le manque de transparence dans les fichiers des agents ; mais aussi et surtout, à ce qu’il semble, des accords transactionnels, passés avec des compagnies pétrolières françaises, dans lesquels l’Etat gabonais est très défavorisé.
Emporté par la vague de l’ « Ogandagate » ?
C’est le terme utilisé, depuis de nombreux mois, pour désigner la diffusion, sur les réseaux sociaux, de documents confidentiels, révélant que les entreprises Total et Perenco auraient vu leurs dettes considérablement revues à la baisse. Pour Total, la dette est passée de 4,516 milliards de francs CFA à 700 millions de francs CFA ; en ce qui concerne Perenco, la dette est passée de 4,511 milliards de francs CFA à …. 150 millions de francs CFA seulement. Soit des abaissements de 85% par rapport au montant initialement dû, pour la première ; et de 97% pour la seconde. Et, comme si cela ne suffisait pas, voilà que le 6 décembre dernier, sur un plateau spécial organisé sur la chaîne Gabon 1ère, consacré aux problèmes qui minent leur service, les syndicats des régies financières, par la voix de leurs représentants, ont révélé qu’ « entre ce qui doit être légalement payé et ce qui l’est réellement, il y a un écart d’1,6 milliard de francs CFA par mois au détriment de l’Etat ». En d’autres termes, il s’agit, tout simplement, de détournement de deniers publics. A partir de là se pose la question de savoir où vont ces presque 2 milliards de francs CFA qui s’évaporent dans la nature. Cette révélation a, probablement, été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Espérons que l’ancien ministre saura préparer minutieusement sa défense, au cas où on lui demanderait des comptes quant à sa gestion !!!!
Yohan Freddy NGUEMA ZUE