L’adoption d’un projet de révision de la constitution du pays, notamment au niveau de la vacance et de l’intérim du président de la République sonne comme la fin d’une ère au sommet de l’Etat.
Un triumvirat composé du président du sénat de celui de l’assemblée nationale et du ministre de la défense nationale, pour assurer l’intérim du président de la République. C’est l’un des principaux amendements du projet de révision constitutionnelle adopté ce 18 décembre 2020 par le conseil des ministres.
Il faut dire que ce projet de révision de la constitution prend à contre pieds le landerneau politique et les autres forces vives de la nation. Car, il intervient au moment où les autorités du pays ont placé, du moins officiellement, la lutte contre la propagation du Coronavirus, comme principale priorité du moment. Surtout que l’état d’urgence relatif aux mesures de restrictions vient seulement d’être prorogé pour une énième fois de 45 jours.
C’est la première fois, depuis l’accident vasculaire cérébral du chef de l’état, que les autorités du pays évoquent la vacance et l’intérim au sommet de l’Etat. Une manière de répondre à une certaine opposition et à une partie de la société civile qui ont soulevé cette question, quelques semaines seulement après l’AVC d’Ali Bongo intervenu le 24 octobre 2018 à Riyad en Arabie-Saoudite.
Puisque ledit projet de révision définit aussi le nouveau mode de désignation des sénateurs, qui seront désormais élus par les grands électeurs pour certains, et nommés pour d’autres par le chef de l’état, et vu que ce mois de décembre annonce la fin de l’actuelle mandature au sénat gabonais, il est plausible que le futur président du sénat sorte du lot des sénateurs nommés par le chef de l’état pour parer à toute éventualité.
Quid du ministre de la défense nationale dans ce triumvirat? Ce choix vient confirmer que ce poste a toujours été l’un des bras séculiers du régime. D’ailleurs, l’actuel chef de l’état a été chef de ce département ministériel pendant 10 ans, avant de succéder à son père.
Reste que cette façon de réviser la constitution sans passer par le référendum, ne va pas manquer d’attiser la colère de l’opposition et de de la société civile. Déjà, sur les réseaux sociaux, les réactions sont très critiques depuis la lecture du communiqué final du dernier conseil des ministres.