Trois semaines après la rentée des classes, la classe politique proche de l’opposition dénonce des manquements dans ce secteur. C’est le cas de la 3è voie, un regroupement des acteurs politiques. Dirigé par Gérard Ella Nguema, par ailleurs, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016. Cette frange de l’opposition estime que tant que les Bongo seront au pouvoir, le secteur éducatif connaitra toujours des carences. C’est pourquoi la troisième voie appelle à une dépolitisation de ce secteur.
Silencieuse depuis un moment, la 3è voie refait parler d’elle. Son chef de fil a organisé une rencontre avec la presse il y a quelques jours à son siège de Libreville. Gérard Ella Nguema et ses amis, ont abordé la question de l’éducation dans le pays. Non content des manquements qu’ils observent dans ce secteur, surtout depuis la dernière rentrée des classes, qui a eu lieu il y a trois semaines.
Selon la 3è voie, «cette situation laisse apparaître l’infirmité intellectuelle des gouvernants, depuis Bongo père à Bongo fils, spécialistes du pilotage à vue et met à nue l’incapacité de ce régime fossile PDG de 54 ans, à doter notre pays d’une véritable carte scolaire».
Alors que cette rentrée des classes a été bouleversée du fait de la présence de la pandémie du COVID 19, la 3è voie estime que le gouvernement, notamment le ministère de l’éducation nationale, aurait dû mettre un accent particulier dans la protection des apprenants et des enseignants. Mais au lieu de cela, a indiqué Ella Nguema, sans le nommer, le ministre Mouguiama Daouda, n’a pas trouvé « mieux que de doter chaque établissement, direction et enseignant confondus de 3 bavettes, 1 bidon de 20 litres, d’un sceau et de 2 balais. Alors que les établissements comptent au bas mot, 24 personnes direction et enseignants confondus». Et de se demander par la suite, «Comment ces responsables d’établissement et enseignants vont-ils faire pour se partager avec 3 bavettes? Vont-ils les porter à tour de rôle ?».
Dans son chapelet de dénonciations, la 3è voie, a fait également allusion à la transformation des établissements primaires au profit des secondaires. C’est tout simplement inadmissible, pense ce regroupement. Qui pense que beaucoup de moyens ont été mis à contribution pour la construction d’au moins 5000 salles de classes. Gérard Ella Nguema croit savoir qu’une enveloppe a été attribuée au Gabon par l’agence française de développement à cet effet. Seulement voilà, a-t-il déploré, cet argent n’a pas été utilisé pour la cause.
Quant au programme scolaire de cette année, la pilule est plutôt difficile à avaler pour Gérard Ella Nguema qui est inquiet quant à l’achèvement de ce programme, alors que les enfants font juste trois jours à l’école dans la semaine ? Cette manière de faire du gouvernement au service des Bongos, explique Ella Nguema, est de continuer à maintenir « l’illettrisme et l’ignorance de la jeunesse pour entretenir le sous-développement mental et opérer ses abus en toute quiétude».
S’agissant du jumelage du ministère de l’éducation nationale avec le secteur enseignement supérieur, pour l’ancien candidat à l’élection présidentiel, ce cumul qui est entre les mains des « novices mal inspirés et spécialistes de la Com fait passer le pays du déclin pédagogique à la faillite scolaire, pour nos étudiants et apprenants au moment où les écoles et universités gabonaises sont au plus mal sur tous les plans».
