D’après la Banque de France, les recettes pétrolières seraient en baisse, en raison du recul de la production et, surtout, de la diminution des prix des hydrocarbures, tandis que le ralentissement économique aurait un impact considérable sur les recettes non pétrolières.
Les dépenses budgétaires retournent à la hausse, malgré la contraction de l’investissement public, notamment dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus et ses retombées socio – économiques : en dehors du renforcement du dispositif sanitaire, des mesures ont été adoptées avec, pour objectif, la sauvegarde du pouvoir d’achat des ménages – réduction du prix de certains services publics, revenu minimum, etc. – , ainsi que l’activité des entreprises : fonds de solidarité, garantie publique offerte sur certaines créances, allègements fiscaux, etc. La chute des exportations (- 30,3%), notamment celle d’hydrocarbures, risque d’aggraver le déficit de la balance commerciale actuelle qui pourrait atteindre 4,7 % du PIB en 2020.
Le compte courant se dégradant, le solde global de la balance des paiements repasserait à moins de 1 % du PIB, interrompant la reconstitution des réserves de change. Heureusement pour eux, les pays membres jouissent du soutien de certains organismes internationaux tels que le FMI ou la banque mondiale. L’on se souvient qu’en juillet dernier, le conseil d’administration du Fonds Monétaire International avait donné son feu vert pour l’octroi d’une enveloppe de plus de 542 millions, à titre d’aide d’urgence – sous forme de facilité de crédit rapide (FCR) ou d’instrument de fiance rapide (IFR) – à certains pays de la zone CEMAC tels que le Gabon, le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique. Une demande de la Guinée Equatoriale serait, également, à l’étude.
Consolidation des réserves monétaires
Fin juillet 2020, la CEMAC a, cependant, relevé une consolidation de ses réserves monétaires traduisant les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de la nouvelle réglementation des échanges ainsi que des appuis budgétaires reçus par les différents pays membres. Or, selon la banque centrale, la contraction de l’activité se limiterait à moins de 3% – contre moins de 5 % selon les prévisions établies en juin dernier et le déficit extérieur s’établirait à – 4,7 % du PIB ( contre – 7,3 % prévu précédemment), grâce à la levée progressive des mesures de confinement et au redressement des cours du pétrole, observé depuis le second trimestre.
Le creusement du déficit budgétaire serait, également, moins alarmant (-2,6 % du PIB contre – 4,5 % prévu précédemment). Enfin, le niveau des réserves de change demeurerait stable, nettement au – dessus du seuil de trois mois d’importations, grâce aux appuis extérieurs décaissés par les bailleurs de fonds dans le cadre de la riposte face à la crise sanitaire liée à la Pandémie du Coronavirus et à la mise en œuvre de la nouvelle réglementation des changes. Alors, qui, de la Banque de France, ou de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, est dans le juste ? ce serait intéressant de le savoir afin que les pouvoirs publics agissent en conséquence !!!!
Yohan Freddy NGUEMA ZUE