Suite à la décision du Maire intérimaire de la commune de Libreville de suspendre, à titre symbolique, les arrêtés municipaux des sites d’embarquement et de débarquement de transport urbain et suburbain, la tension est montée d’un cran au site de l’échangeur des charbonnages entre deux groupes de chargeurs qui se disputent désormais la paternité des lieux.
Il s’agit de l’Association des régulateurs du Gabon, membre de la Nouvelle Dynamique des jeunes travailleurs de la rue, de Roméo Eyi Ntoutoume, et de la Fédération gabonaise syndicale des transporteurs affiliés (FEGASTA) d’Albert Bernard Bongo Essone. Ces deux groupes sont déterminés à tirer la couverture de la paternité des lieux quel qu’en soit le prix à payer.
Les premiers, arborant des gilets verts, disent être légaux, parce que détenteurs d’un arrêté municipal du Maire, Léandre Nzué,et des quittances de redevances mensuelles régulièrement payées à la trésorerie municipale. Un document jugé illégal par les seconds, habillés en gilets oranges qui estiment que cet arrêté municipal est caduc, et qu’il vient d’être remis en cause par le Maire intérimaire, Serge William Akassaga Okinda, au cours de sa réunion du 02 novembre dernier. Un conflit de territorialité qui a débouché sur de vives remous, malgré la présence d’une unité de police dans le secteur.
Les deux camps prélèvent une taxe de chargement à chaque transporteur dudit site. «Depuis jeudi 05 novembre dernier jusqu’à ce jour, je ne respire pas, il y a des altercations sporadiques entre mes éléments reconnus par les autorités municipales, et ceux de la FEGASTA d’Albert Bongoqui brandissent un document spécial signé du maire du 1erarrondissement leur donnant le droit d’y exercer. Or, nous détenons un arrêté signé du maire central sortant depuis plus d’un an, et chaque mois nous payons notre redevance municipale au trésor de l’Hôtel de Ville », a déploré le coordonnateur de la Nouvelle dynamique des jeunes travailleurs de la rue (NDJTR), Roméo Eyi Ntoutoume. Alors que le camp adverse en posture de reconquête argue que ce site est sa chasse gardée depuis plus d’une décennie, notamment avant l’arrivée de l’actuelle équipe municipale, et qu’il ne serait plus question de continuer à le céder aux inconnus venus d’ailleurs.
Toutefois, au regard de la situation, beaucoup redoutent de la pérennité des décisions de l’actuel maire intérimaire qui risqueraient d’être remises en cause par son successeur. A moins de vouloir faire le buzz.
N.O