Devant se tenir les 26 et 27 novembre prochains, le forum national de la société civile gabonaise verra la participation de Dieudonné Minlama Mintogo. Le patron d’Ensemble pour la République a donné son accord de principe à Georges Bruno Ngoussi et Georges Mpaga, organisateurs desdites assises. Bien ayant accepté l’invitation, l’ancien candidat à élection présidentielle de 2016, a indiqué dans une tribune parvenue à notre rédaction ce qu’il attend de ce forum. A savoir: des « sujets essentiels qui concernent notre vivre ensemble et le développement de notre pays ». Ici l’intégralité des attentes de Dieudonné Minlama Mintogo du forum de la société civile gabonaise.
Le 18 Novembre dernier, j’ai reçu à mon cabinet une importante
délégation de la société civile gabonaise conduite par monsieur
Georges MPAGA, Président du ROLBG et le Pasteur Bruno
NGOUSSI, Président de la plateforme nationale des Eglises du réveil.
L’objet de cette visite : m’inviter à prendre part au Forum National sur l’Avenir de notre pays que la Société Civile Gabonaise organise du 26 au 27 Novembre.
Après avoir écouté le plaidoyer des leaders de la société civile,
j’ai décidé de répondre positivement à leur invitation.
Homme de dialogue et de consensus, je continue à penser et à croire
que le salut de nos pays africains, l’affermissement de nos systèmes
démocratiques et de gouvernance, la stabilité de nos Etats passent
par les échanges perpétuels entre les fils et les filles d’une même
nation.
Je reste convaincu que bâtir les ponts entre les différents groupes
fussent-ils adversaires vaut mieux qu’ériger les murs entre eux.
C’est dans l’optique de bâtir les ponts entre Gabonais et d’échanger
ensemble sur les sujets essentiels qui concernent notre vivre
ensemble et le développement de notre pays que je place
l’organisation de ce Forum.
J’ai accepté de prendre part à ce Forum, non seulement parce que je
soutiens toute initiative qui promeut le dialogue mais aussi parce
qu’il se présente à un moment crucial de l’histoire de notre pays :
60 ans après les indépendances et 30 ans après la Conférence Nationale
de 1990 !
Déjà le 15 aout dernier, lors de mon adresse à la nation, je
lançais déjà un appel pressant à toutes les forces vives de notre pays en
ces termes « Soixante (60) ans, c’est le temps, pour les
dirigeants, les acteurs politiques, la société civile, tous les
leaders d’opinion et les acteurs au développement de s’arrêter, de
mettre de côté leurs intérêts et leurs égos et, de s’asseoir
ensemble autour d’une table pour parler du Gabon. C’est le temps de
s’asseoir pour faire un bilan, sans complaisance, secteur par
secteur de nos soixante (60) ans d’indépendance et définir ensemble
, unis dans la concorde et la fraternité, un nouveau cap et de
nouveaux horizons pour notre pays ».
Et, j’avais précisé ce qui suit : « Ce bilan ne doit pas être un
simple procès pour ceux qui ont géré le pays ou pour ceux qui le
gèrent en ce moment. Ce bilan doit aussi prendre en compte
l’implication de chacun de nous dans notre propre construction en tant
qu’être humain, dans la construction de notre famille, dans la
construction du pays. Ce bilan doit nous amener à sortir de la
léthargie et, des postures défaitistes et fatalistes. Ce bilan doit
nous amener à fixer pour nous-mêmes, pour nos familles et pour notre
pays, un nouveau cap, des nouvelles résolutions et un nouvel état
d’esprit. Personne ne viendra développer le Gabon à notre place ! ».
J’attends aussi de ce Forum, un bilan clair et des analyses
objectives, sans complaisance et sages de nos années de démocratie
avec une ouverture sur les autres pays africains et un regard critique
sur ce qui se fait dans les autres continents.
A ce propos, je pense qu’il est temps de se demander si le modèle
de démocratie que nous avons adopté au sortir des conférences
nationales est adapté à notre vivre ensemble, à notre niveau de
développement économique et sociale ? Pourquoi les élections
sont-elles encore sources de tensions et de violences ? Pourquoi le
développement n’est pas au rendez-vous malgré les ressources
disponibles ? Pourquoi les territoires et les zones rurales semblent
être des laissez pour compte ?
En plus clair, j’invite la société civile à s’exprimer sur notre
modèle de démocratie, sur notre modèle de gouvernement, sur notre
système de gouvernance. Je voudrai pour cela que nous regardons
certaines expériences qui semblent marcher ailleurs.
Pour ma part, je continue à penser qu’une élection présidentielle
fut-elle démocratique et transparente ne peut, à elle seule, nous
amener à une alternance pacifique stable et durable. Je continue à
penser qu’il faut, au préalable, solder la face sombre des années
antérieures et soigner les plaies qui nous empêchent d’avancer
sereinement. Je reste convaincu que notre système de gouvernement et
de gouvernance actuel est très peu efficace pour assurer un
développement soutenu, harmonieux et équilibré du pays.
Je sais que ce forum n’apportera pas les solutions à tous les maux qui
minent notre pays mais je reste convaincu que cette rencontre
constitue un pas important avec des discussions encore plus inclusives
dont notre peuple a besoin.
Libreville 23 Novembre 2020
Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Ancien Candidat à l’élection Présidentielle de 2016
Président Ensemble Pour la République