Ce fut, incontestablement, l’un des points les plus attendus par l’opinion, lors de la conférence de presse du vendredi 16 octobre dernier, où il devait être question d’un nouvel allègement des mesures prises par le Gouvernement de la République, afin de faire face à la crise sanitaire liée à la Pandémie du Coronavirus.
Alors que beaucoup s’attendaient à la réouverture des bars, snacks – bars et autres lieux de détente, ce fut, plutôt, la douche froide : l’activité demeure suspendue. « Conformément aux très hautes instructions du Président de la République, après les avis des instances du Copil, ces activités demeurent fermées … », a déclaré le ministre en charge du Commerce et des PME/PMI, Hughes Mbadinga Madiya. Toutefois, conscient de la situation délicate dans laquelle se trouvent les opérateurs économiques de ce secteur, après plus de sept mois de cessation d’activités, il a été annoncé une aide de la part du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
« Le Président de la République a décidé d’un accompagnement en faveur de ce sous – secteur », a poursuivi le ministre du Commerce. Un soutien aux bars et bistrots qui, à l’exemple du guichet fiscal ouvert aux entreprises et aux employés dans le cadre des mesures d’accompagnement et de soutien au tissu économique et social face à l’impact du Coronavirus, se matérialisera par la mise en place d’un guichet spécial dont le rôle sera d’enregistrer et collecter les informations dans différents acteurs, opérant dans le secteur, et susceptibles de bénéficier de cet appui.
Encore un effet d’annonce ?
« Dans un premier temps, le guichet sera ouvert au niveau de la direction générale des PME à Awendje et à l’intérieur du pays dans les services provinciaux des commerces. A partir de cela, nous procéderons à la mise en exécution de la mesure du Chef de l’Etat qui consiste à mettre en faveur des tenanciers de ces activités, des mesures d’accompagnement », a rassuré le membre du Gouvernement. L’on voudrait bien croire en la volonté des pouvoirs publics de venir en aide à ce secteur d’activité mais l’observation d’un certain nombre d’éléments pourrait en laisser plus d’un perplexe. D’abord, le ministre Mbadinga Madiya n’a pas défini quels seraient les critères ou les conditions d’éligibilité pour bénéficier de la mesure, ni dans combien de temps elle sera effective. Ensuite, il importe de s’interroger sur les moyens dont dispose l’Etat pour évaluer le niveau de perte de chaque opérateur : s’agira – t – il d’un soutien proportionnel aux pertes de chacun ou d’une indemnisation forfaitaire ? Par ailleurs, l’on se souvient que dans un passé encore récent, des guichets similaires, consacrés à d’autres mesures telles que la suspension des loyers ou le financement urgent des entreprises, n’ont pas eu de réel impact sur le terrain.
Enfin, et c’est peut – être le plus affligeant, il semble que le Gouvernement n’ait pas tenu compte des revendications des tenanciers des bars : dans de précédentes colonnes, il avait été fait mention, non seulement, de la chute drastique de leur chiffre d’affaires – c’est pourquoi ils avaient demandé l’autorisation de rouvrir leurs locaux et que l’heure du Couvre – feu soit repoussée – , mais aussi, en ce qui concerne le secteur brassicole, ce sont tous les maillons de la chaîne, de la production à la distribution, qui souffrent de cette situation. Même la Société des Brasseries du Gabon (Sobraga), présentée, à tort ou à raison, comme l’une des compagnies les plus rentables du pays, connait quelques soucis. D’où la question, très intéressante, de savoir s’il ne s’agit pas encore d’un effet d’annonce. Qu’à cela ne tienne : qui vivra verra !!!!
Yohan Freddy NGUEMA ZUE