Considérée comme un gouvernement bis, ce d’autant plus qu’il avait retiré à certains ministères leurs prérogatives, l’agence nationale des grands travaux et d’infrastructures, l’un des projets phares d’Ali Bongo dès son accession à la magistrature suprême en 2009 et censé développer les infrastructures au Gabon, a complètement fermé boutique. Sa dissolution a été décidée lors du dernier Conseil des ministres du vendredi 02 dernier. Pourtant, la société civile exige qu’un audit soit établi et que chaque responsable de gabegie soit puni.
Le Parlement gabonais, notamment l’Assemblée nationale, avait maintes fois interpelé le gouvernement sur les missions réelles de l’agence nationale des grands travaux et d’infrastructures. Et aucun Premier ministre n’avait donné une réponse qui pouvait satisfaire la curiosité des élus du peuple. Normal, cette entité, qui a engrangé depuis sa création d’énormes budgets, était sous tutelle de la présidence de la République. L’entité était gérée par des sulfureux personnages venus d’autres cieux. En clair, ses responsables ne rendaient des comptes qu’au bord de mer de Libreville.
En tout cas, depuis cette décision de fermeture, la société civile est montée au créneau. Georges Mpaga, a dans une tribune sur sa page facebook interpellé le président de la République sur la question. Pour le membre de la société civile-libre, l’ANGTI doit présenter son bilan depuis da création. « Devant les soupçons de crimes financiers à grande échelle qui pèsent sur la gouvernance de l’ANGTI, pour la crédibilité de l’Administration présidentielle, un contrôle parlementaire devrait être parallèlement diligenté sur les comptes de l’ANGTI afin que personne ne soit au-dessus des lois de la République et que tous les doutes soient levés ». Avant de poursuivre, « la gestion de l’ANGTI doit être clarifiée absolument pour le triomphe de la justice et au nom de la lutte contre l’impunité. En vertu du principe de recevabilité et de l’obligation de rendre compte, l’Agence nationale des grands travaux qui a assuré la gestion de tous les budgets d’investissements du Gabon depuis 2010 doit impérativement faire son bilan général, si nous sommes dans un Etat de droit et dans une République qui se respecte ».
Pour rappel, l’ANGTI est née sur les cendres de l’ancienne Agence nationale des grands travaux (ANGT) et du Fonds d’entretien routier de 1 et 2e génération. Sa fermeture sonne comme un échec des premier et second mandats d’Ali Bongo à la tête du pays.