L’opposition partie prenante des assises d’Angondjéa récemment saisi la Commission de l’union africaine (UA) et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, à travers son bureau de liaison basé à Libreville, pour un recours à la facilitation de ces instances panafricaines face à l’interruption unilatérale du processus de mise en œuvre des actes du dialogue politique d’Angondje par le camp de la majorité au pouvoir. Conclave dont il est ressorti une kyrielle de résolutions, pourtant jugées salvatrices dans l’intérêt du peuple gabonais. Toutes choses qui laissent un goût d’inachevé et apparaîtrait comme une « hostie amère et ironique ».
Les assises d’Angondje tenues courant avril– mai 2017, avec l’appui du facilitateur international le Pr. Lebatte Mohamed El Hacen, envoyé spécial du président de la Commission de l’Union africaine, devant aboutir à l’apaisement et à allumer le calumet de la paix, suite aux événements postélectoraux survenus en 1996. L’opposition partie prenante à ces assises, à travers le Comité de suivi-évaluation instituée pour la circonstance vient de saisir la Commission de l’Union africaine (UA) et la Commission africaine des droits de l’homme pour un recours à la facilitation et à la médiation pour l’applicabilité desdits accords. Cette opposition dénonce la paralysie du Comité de suivi-évaluation et l’impasse des assises d’angondje. La majorité au pouvoir ayant circonscrit lesdits accords aux seules réformes politiques et institutionnelles qui leur paraissaient justes et bons, au mépris de tout processus participatif dans l’intérêt du peuple gabonais.
En tout état de cause, pour ce faire, un mémorandum faisant état d’un long réquisitoire dénonce que :« sur les 256 articles contenus dans le protocole d’accord entre les parties prenantes au dialogue politique, seuls 56 actes ont été implantés dans l »ordonnancement juridique, soit un pourcentage de 21,13% du volume de travail abattu deux mois durant au dialogue politique d’ Angondje. Alors qu’à juste titre, d’autres actes auraient dû prendre corps, notamment: prendre les textes d’application de la loi relative à la décentralisation, notamment en ce qui concerne le transfert des compétences en faveur des collectivités locales; réduire la pauvreté avec une cible de 100 gabonais économiquement faibles réformer et harmoniser le code des pensions avec le code de protection sociale, recenser, définir les critères, apprécier et proposer à l’indemnisation les victimes des événements post électoraux de 2009 et 2016;identifier les lieux symboliques et emblématiques sur lesquels pourront être édifiés les ouvrages mémoriaux; proposer l’adoption d’une loi de mémoire rendant hommage aux pionniers de la patrie et aux artisans de la paix et de la démocratie.
Une interruption volontaire des Accords d’Angondje qui a vu l’opposition partie prenante au dialogue politique d’être obligé de solliciter la médiation des instances panafricaines, afin de constater la paralysie du Comité suivi-évaluation; de constater la non application intégrale du dialogue politique ; de constater l’interruption volontaire et unilatérale du protocole d’accord issu du dialogue politique par la majorité pouvoir; de constater le non-paiement depuis 3 ans de la solde des membres du comité de suivi-évaluation nommés pourtant en Conseil des ministres, la plus grande instance décisionnelle du pays.
Il est à indiquer que c’est plus d’une quarantaine de participants au Dialogue politique d’Angondje qui entendent se faire saine raison de justice. Attendons de voir de quel côté penchera le droit international.
Nelson Tchimbakala