Le samedi 17 octobre dernier, le ministre de la Santé, le Dr Guy Patrick Obiang Ndong, a procédé au lancement de discussions nationales en vue de l’établissement prochain d’un futur code de la santé publique en République gabonaise, avec pour ambition l’amélioration de l’offre et la qualité des soins sur l’ensemble du territoire national.
En cours d’élaboration, ce projet devra être présenté en conseil des ministres et, pour adoption, au Parlement. Il devra s’appliquer aussi bien au secteur public que privé, sous réserve des particularités de chacun. « Le code de la santé est un instrument juridique qui doit légiférer sur l’environnement de la santé en tenant compte des réalités du pays, des exigences de la stratégie socio – sanitaire adoptée et des engagements pris tant au niveau mondial qu’au niveau régional africain », a précisé le ministre de la santé. Ce document doit s’ajouter aux autres outils déjà existants tels que le plan national de développement sanitaire ou la politique national de en matière de santé. « C’est un document très important, parce qu’il organise qui organise l’espace juridique qui encadre l’action sanitaire. Il est fondamental que nous lancions le processus d’amélioration de la gouvernance de notre système sanitaire », a déclaré le directeur général adjoint de la santé, le Dr Jean Juste Ngomo.
… n’y – a – t – il pas plus urgent ?
Un cadre juridique pour organiser le secteur n’est pas mauvais, mais, en ce qui concerne la santé, ce sont surtout des dotations en équipement des structures hospitalières, un assouplissement de la procédure en vue d’une évacuation sanitaire ou une modernisation du système qui semble être la solution pour optimiser le secteur de la santé au Gabon. Combien de vies ont été perdues, faute de moyens adéquats pour les hôpitaux ? Tout récemment, sur les réseaux sociaux, il a été fait mention des situations de Ruth Ntsame Owono, l’étudiante de 19 ans qui a adressé une lettre de désespoir au Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba – difficile de savoir si ce courrier est arrivé à destination – ; Kévine Moundounga Mouetsa, également très malade ; Matilde Moussavou Massandé, voleuse d’enfants multirécidiviste et Freddy Mougambou, jeune héros qui a mis sa vie en péril pour autrui. Ruth et Kévine sont décédés, faute de moyens financiers suffisants pour leur assurer une prise en charge médicale nécessaire, alors qu’ils étaient gravement malades.
Matilde, elle, a besoin d’un suivi psychiatrique mais, ce qui se dessine, plutôt, est le chemin du pénitencier. Quant à Freddy, il est passé, lui aussi, de vie à trépas, après plusieurs jours d’agonie, du fait des brûlures subies pendant qu’il sortait une jeune fille d’une maison en feu. Ces cas rappellent, tristement, que l’indifférence, les fractures, les inégalités et les injustices sociales sont encore très présentes dans notre pays. Et témoignent de l’impérieuse nécessité d’octroyer une meilleure offre, en matière de santé, aux Gabonais. En définitive, un cadre juridique pour le système de santé, c’est bien ; mais rendre les structures hospitalières plus performantes est nettement mieux !!!!
Yohan Freddy NGUEMA ZUE