Nommé lors du dernier Conseil des ministres du vendredi 04 septembre dernier, en qualité de conseiller spécial du président de la République, cette promotion de Marc Logan Tchango, par ailleurs fils de l’actuel maire de la commune de Port Gentil et ancien ministre Gabriel Tchango, ne ferait pas l’unanimité. Pourtant, pour certains, le nouveau membre du bureau politique mérite bien cette nomination, au regard de son implication dans la politique du chef de l’Etat. Faut-il le rappeler, dans la ville de l’or noir, le jeune homme politique et également ex leader du réveil de la république ne ménage aucun effort pour être au chevet de ses compatriotes. Toujours dans son élan de solidarité, il a décidé de diviser en deux son salaire de PDG, Groupe Impact Environnement Gabon (IEG Holding) au profit des populations défavorisées dans le cadre de la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID19. Fervent opposant au régime d’Ali Bongo et allié indéfectible de Jean Ping, Marc Logan Tachango a bénéficié de la sympathie de Féfé Onanga. Pour une certaine opinion, sa nomination est perçue comme une manière pour le chef de l’Etat de préparer le terrain politique en vue de la prochaine élection présidentielle. Malgré tous ces critères qui ont milité pour sa nomination, celle-ci est mal perçue, par certains jeunes leaders politiques même de la société civile. Militant du parti démocratique gabonais et ancien membre du comité central en 2011. Par ailleurs, initiateur de la marche du pardon de la jeunesse au chef de l’Etat, mais qui a avorté, Jeff Clio Moulengui, s’agissant de cette nomination, fait plutôt allusion dans une tribune libre qu’il a signée, d’une frustration. Pour lui, cette une nomination ressemble fort bien à une récompense imméritée. Ici, l’intégralité de son Libre-Propos. Lecture.
Il y a, certes, dans les rhétoriques de campagne présidentielle, des habiletés tactiques, des promesses qui se doivent d’être tenues. Mais lorsqu’on se voit dépossédé d’une victoire à laquelle on a lourdement contribué et que tout offert aux nouveaux et rien aux anciens, il faut savoir monter au créneau et dire : ça suffit ! C’est donc en qualité de simple militant, le statut dont je suis désormais réduit, que je me permets de porter mon indignation et mon immense frustration face à ce que je qualifierais d’injuste, suite à la nomination de notre jeune frère, Marc Logan Tchango, au poste de Conseiller spécial du Président de la République, lors du dernier Conseil des ministres.
Une nomination qui ressemble fort bien à une récompense imméritée. Ce, d’autant plus que moi, qui ait occupé les fonctions de président de comité (2004), Secrétaire de section, membre de la Fédération, membre du Comité central, président de bureau de vote pour le compte de la Majorité présidentielle, en 2009 et vice-président, en 2016, et soutien inconditionnel du Président de la République, Chef de l’Etat, son excellence Ali Bongo Ondimba, je suis laissé pour compte. Si l’ouverture est la caractéristique des âmes fortes, oui, je suis pour l’ouverture, même celle de la nomination de Marc Logan Tchango. Il faut tout de même que cela soit fait en contentant tout le monde. Quand j’ai en mémoire toutes les phases difficiles que nous avons traversé depuis 2009, avec notamment, les décès des leaders charismatiques, tels André Mba Obame, Pierre Mamboundou, Mboulou Beka. Ajoutée à la création de la vague jaune de Jean Ping à l’élection présidentielle de 2016, aux émeutes post-électorales, à la résistance, aux turbulences sur l’état de santé du Président de la République, à la vague ajevienne et ses buts inavoués, je me dis que la fidélité n’est nécessairement pas récompensée à sa juste valeur dans le parti.
Car, durant ces moments forts, il fallait, non seulement être compétent, mais surtout être un fidèle parmi les fidèles. Ce qui n’était pas le cas de ceux qui cueillent aujourd’hui les lauriers. On a comme l’impression que la fidélité ne paie vraiment dans le parti. On veut bien l’ouverture, mais pas au détriment de certains qui ont mouillé le maillot pendant les échéances électorales et qui ont bravé le danger. Une situation que je stigmatise. Quels critères font de Marc Logan Tchango le droit d’être nommé aux côtés du chef de l’Etat, et que nous n’ayons. À vouloir être une force de rassemblement, on devient une force d’exclusion. Exclusion de certains fidèles dévoués. Le sourire qui accueille cette nomination ne sort pas du fond du cœur. Pour ma part, l’adhésion quelque peu ‘’bancale’’ de Biendi Maganga et Marc Logan Tchango au PDG, de surcroît en qualité de membres du bureau politique, ministre et conseiller spécial du Président, est une faute politique. C’est pire que du mépris, pour ceux qui ont crû au ‘’ Distingué camarade ‘’.
C’est porter atteinte à nos choix et nos convictions. Nous n’avons rien contre les personnes de Marc Logan Tchango et Biendi Maganga Moussavou, nous demandons simplement la récompense de nos efforts, nous le méritons. Mon message fera l’objet d’une déclaration de presse dans les tout prochains jours.
Jeff Clio Moulengui
Militant du PDG