Boisé à près de 80%, le Gabon est couvert de forêt. A ce titre, le pays regorge d’une flore et d’une faune exceptionnelle.
Le monde rural est confronté depuis des décennies à l’exode rural. Celui-ci a un impact sur les communautés villageoises. Les jeunes et les femmes qui sont la force de travail vont s’installer en ville. Quitte à gonfler le nombre de chômeurs.Fort de ce constat, les autorités gabonaises, depuis plusieurs années, tentent de responsabiliser les communautés villageoises, à travers le principe des forêts communautaires. Il s’agit, entre autre, de déléguer aux populations villageoises la gestion durable de leurs forêts.Le but étant d’amener ces populations à se prendre en charge par une exploitation rationnelle des ressources de la forêt. La création de forêts communautaires est régie par un ensemble de textes juridiques qui réglementent le fonctionnement et l’exploitation des forêts par les communautés villageoises.
Dans l’Ogooué Ivindo, par exemple, il y a eu, ces dernières années, un boom des forêts communautaires. Ainsi il y a le cas des villages Ebyeng-Edzuameniène. Ce site est opérationnel, depuis 2015 et axe son activité sur l’apiculture et d’autres domaines.
Sur le plan juridique, le code forestier gabonais stipule, en son article 13 : « Toute forêt relève du domaine forestier national et constitue la propriété exclusive de l’Etat.Nul ne peutse livrer, à titre gratuit ou commercial, à l’exploitation, à la récolte ou a la transformation de tout produit naturel sans autorisation préalable de l’administration des Eaux et Forêts. Toutefois, en vue d’assurer leur subsistance, les communautés villageoises jouissent de leurs droits d’usage coutumier ». Ainsi, les villageois doivent se réunir en association. Les forêts communautaires peuvent être un frein à l’exode rural et à la précarité. Elles peuvent être également un outil de développement pour les villages, car les retombées socio-économiques sont indéniables. Puisqu’elles permettent aux villageois d’avoir une réelle autonomie financière.
L’Association « Mekok-mebone »,dans le département du Komo-Océan, précisément à Zomoé, est un parfait exemple.Cette association a lancé, il y a quelques années, son projet de foresterie communautaire. Et il se porte bien, obligeant les villageois à rester sur place au lieu de s’exiler à Libreville où elles sont en proie à plusieurs maux, dont le banditisme et l’ivresse.
Des exemples à multiplier au Gabon étant entendu que c’est l’un des pays les plus boisés d’Afrique Centrale. Pour ce faire, la foresterie communautaire devrait être plus encouragée par les plus hautes autorités de la république.
SERGE BIBANG