Le phénomène du travail des enfants ne cesse de gagner du terrain dans les ménages et les espaces commerciaux du grand Libreville, où ce triste constat est fait. Voir ces enfants expatriés réduits à l’esclavage doit interpeller les pouvoirs publics aux fins de radicaliser leur position à l’égard des contrevenants.
C’est devenu une coutume au Gabon, de voir des enfants venus des pays amis du Gabon, dont l’âge varie entre 5 et 15 ans soumis aux travaux de toute nature. Ces derniers pour, la plupart, sont directement pris dans leurs pays d’origine au sein de leurs familles biologiques sous le prétexte de leur permettre de poursuivre leurs études au Gabon, pays reconnu pour son fort taux de scolarisation (au-delà de 83%) et l’obligation de scolariser et gratuitement les enfants jusqu’à ce qu’ils aient 16 ans : or, il se trouve que cet argumentaire n’est qu’un subterfuge pour arracher l’enfant de la protection des ses parents. Loin de leurs pays d’origine et de l’affection parentale, ces enfants se retrouvent confrontés à une autre réalité : leurs papiers pour ceux qui en ont, sont naturellement retenus par la « tantine » ou le passeur. Ces enfants deviennent alors astreints au travail forcé et souvent au péril de leur vie. D’après le BIT ou Bureau Internationale du Travail, « le travail des enfants est constitué de l’ensemble des activités qui influencent ou soustrait l’enfant de son enfance, nuisent à sa scolarité, sa santé et son développement physique et mental ». Aussi, dans son article 32, la Convention Internationale des Droits de l’enfant indique que « les États partis reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique, et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social ». Mais avec la crise socio-économique, et surtout le faible niveau d’éducation et d’information de certains parents, le phénomène du travail des enfants ne cesse de prendre de l’ampleur en Afrique et singulièrement au Gabon.
Le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda devrait jeter un regard particulier sur ce phénomène qui heurte les sensibilités et met à mal, les droits inaliénables de ces enfants.
KARLE GARENCE
