Comme un goût du déjà entendu, la déclaration de politique générale du premier ministre, chef du gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda, le 4 septembre dernier devant les honorables députés, ne s’est pas démarquée des DPG de ses prédécesseurs. Mieux, les projets égrainés par l’ancienne maire de Libreville ne sont pas accompagnés des coûts. Au sein de l’opinion, on croit même à un énième bluff gouvernemental.
Dans un contexte économique miné par une crise sanitaire mondiale et qui a sérieusement impacté les économies du monde, dont le Gabon, le premier ministre, chef du gouvernement Rose Christiane, n’est pas allée de mains mortes. Dans sa déclaration de politique générale, la cheffe du gouvernement, a promis des projets dont le plus pharaonique est la construction de la Transgabonaise, une route longue d’un peu plus de 700 kilomètres qui devrait traverser le Gabon du sud au nord. Le projet, selon RCOR, mobilisera les PME locales » et favorisera «près de 2000 emplois.» Certes, le projet verra le jour grâce à un partenariat public privé. Ici, le réalisme aurait voulu que ledit partenariat soit décliné. Avec quel (S) partenaire (s) cette route se construit, puisque, à entendre Mme Ossouka, les travaux de ce grand chantier auraient déjà démarré ? Puisque la bonne gouvernance et la transparence vont de pair, quel est le coût de cette route kilométrique qui, dit-on, sera livré en 2023?
La situation désastreuse des structures hospitalières du pays est de notoriété publique, surtout dans l’arrière-pays. Où plusieurs centres médicaux et dispensaires sont l’abandon. Pas entretenus et dépourvus de personnels. Mais le programme présenté par Rose Ossouka Raponda transformera «le visage des centres régionaux, des hôpitaux départementaux, des centres médicaux, des centres de santé et des dispensaires ». Tout en priorisant le «renforcement des plateaux techniques des structures hospitalières, de deuxième et troisième niveaux » pour la période 2020-2022.
Avec Rose Christiane OssoukaRaponda, l’accès à l’eau potable et à l’électricité ne sera qu’un lointain souvenir. Puisque les populations qui manquent cruellement de ces fournitures, seront servies grâce à l’intensification des «projets d’électrification rurale en vue de résorber les disparités d’accès aux services d’électricité entre le milieu urbain et la zone rurale.» C’est au total ; «320 kilomètres de lignes moyenne et basse tension qui sont prévus à cet effet. » Et les travaux seront lancés du dernier trimestre de cette année 2020. Pour ce qui est de l’eau potable, «le projet d’amélioration de la desserte en eau du grand Libreville démarrera avant la fin de l’année. Promis, juré par RCOR.
Le relance de l’économie, second axe majeur de l’action du gouvernement Ossouka sera effective, grâce à l’accélération de l’exécution des «projets en partenariat publics-privés », en rendant lisible l’action de l’Etat en matière d’investissement public, poursuivre l’exécution des projets d’investissements en cours et restaurer la confiance des investisseurs en améliorant l’environnement des affaires.
Mais dans un Gabon où les éléphants blancs et les promesses vagues constituent des programmes de gouvernement, réaliser tous les projets contenus dans la déclaration de politique générale présentée récemment à l’assemblée nationale, surtout dans un contexte économique miné par la crise sanitaire, relève de la magie.
Nelson Tchimbakala