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Religion: Peut-on être catholique et Franc-Maçon

Le débat sur la conciliation spirituelle entre le Catholicisme et la Franc-maçonnerie, dans le monde, reste vivace en milieu chrétien. Une conciliation qui n’a pas sa raison d’être, selon le confrère-coordonnateur national des médias Catholique, Abbé Serge Patrick Mabickassa, dans une récente analyse ecclésiastique du problème.

Le concept de la vérité chez les francs-maçons pose problème. Ils nient la possibilité d’une connaissance objective de la vérité et rejettent toute idée de dogme : « toutes les institutions qui reposent sur un fondement dogmatique, et dont l’Eglise Catholique,peut être considérée comme la plus représentative, exerçant une contrainte de foi ».Le concept maçonnique de Dieu, ‘’ le grand architecte de l’univers’’, cache un déisme flou et dangereux.

En effet, pour le franc-maçon, ‘’ le grand architecte de l’univers ‘’ n’est pas un Dieu personnel et ne rend pas compte d’un Dieu-père et Seigneur. La conception maçonnique de la révélation ne concorde pas avec l’enseignement reçu du seigneur sur une autorévélation de Dieu. De même, en reliant le christianisme à la religion astrale primitive des Babyloniens et des Sumériens, les francs-maçons s’opposent à la foi, en la révélation. Une étude des trois rituels des degrés d’apprenti, de compagnon et de maître permet de découvrir que ces actions rituelles présentent un caractère similaire à celui des sacrements, au point d’induire le candidat dans des confusions assez graves. Les francs-maçons sont liés par l’engagement d’une adhésion à la vie et à la mort. Ceci introduit, vu de l’extérieur, à une fraternité solide. Mais cet engagement engendre plus souvent une complicité et entraine des menaces pour l’initié qui, pour une raison ou pour une autre, voudrait quitter l’association.

D’autres raisons existent, mais celles-ci suffisent largement pour affirmer que la franc-maçonnerie et la foi chrétienne sont incompatibles. Un ancien grand maître de la grand loge, Pierre Simon écrivait : «  pour nous, il n’existe pas de vérités éternelles, il n’y a que des traditions, constamment remises en question »  (le monde, 1er juillet 1970). Une doctrine qui conduit au relativisme sur le plan philosophique, moral et religieux : toutes les vérités et les religions se valent et les règles morales sont appelées à évoluer sans cesse.  (Pourquoi pas, par exemple, un nouveau modèle familial reposant sur l’amour entre deux papas ou deux mamans ?…). Cette doctrine, opposée à celle de l’Eglise, a pénétré la société toute entière, au point que certains chrétiens, eux-mêmes, ne savent plus trop où ils en sont. L’église condamne aussi le caractère « secret » (réel bien que la franc-maçonnerie cherche aujourd’hui à se donner une image de transparence) de son organisation et l’occultisme auquel elle est intrinsèquement liée.

Cet occultisme ignoré des premiers grades, et révélé au fur et à mesure que l’on monte dans la « pyramide maçonnique ». Partant de ces faits, les Papes, partant du PAPE Clément XII, ont toujours condamnée la franc-maçonnerie. Quoique de nos jours, le ton et les sanctions ont changé : dans une déclaration approuvée par le pape Jean Paul II qui en ordonnait la publication, le Cardinal Ratzinger, Préfet de la Congrégation de la doctrine de  la Foi déclarait, le 26 novembre 1983, que «  le jugement négatif de l’Eglise sur la franc-maçonnerie demeure inchangé … les Catholiques qui en font partie sont en état de péché grave  et ne peuvent approcher de la sainte communion ».Auparavant, le 12 mai 1980, l’épiscopat allemand avait publié une déclaration allant dans le même sens : « cette société n’ayant pas varié dans son essence, l’appartenance à l’Eglise catholique et l’appartenance à la franc-maçonnerie s’excluent mutuellement ».

Cette déclaration voyait le jour après six années de conversations officielles avec la franc-maçonnerie allemande. Fruit du concile VaticanII, qui a encouragé l’Eglise au dialogue avec les non croyants, cette démarche novatrice marque un changement dans la façon d’envisager les relations avec la franc-maçonnerie. Mais elle n’enlève rien au jugement de fond de l’église. L’esprit du concile se retrouve également dans le livre de Mgr Rey, peut-être catholique et franc-maçon ?. Dans cet ouvrage, à la fois ferme et mesuré, l’Evêque de Fréjus et Toulon invite les chrétiens à changer leur regard sur les personnes, et en finir avec la «  diabolisation «, les «  injures » et les «  anathèmes «, pour s’engager dans la voie du dialogue et de la charité.  «  sans pour autant regarder comme dépassée l’attitude de mise en garde et de rejet de l’église en ce qui concerne la franc-maçonnerie », c’est peut-être grâce au dialogue ( et à la prière)) , que pourra se réaliser la prophétie de Marthe Robin : en 1936, elle déclarait au père Finet que «  parmi les erreurs qui allaient sombrer , il y aurait le communisme, le laïcisme et la franc-maçonnerie » ( in prends ma vie, Seigneur, Raymond Perret, Desclé de Brouwer).

Les francs-maçons «  repentis » sont moins enclins à dialoguer qu’à témoigner. C’est le cas de Maurice Caillet, auteur de ‘’j’étais franc-maçon et de catholique et franc-maçon, est-ce possible ? Membre actif du Grand Orient de France pendant quinze ans, un  retournement inattendu à Lourdes, où il est venu accompagner sa femme malade. Ce maçon devient alors un chrétien fervent et courageux, qui ose témoigner, au péril de sa vie. Les ouvrages de cet ancien chirurgien vont bien au-delà de la simple confession et confirment, à leur façon, le jugement de l’Eglise.

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Source/ Abbé SERGE Patrick Mabickassa, Journaliste-Coordonnateur National des Medias Catholiques.

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