La question mérite d’être posée au regard de la forte tendance, ces dernières années, de voir les jeunes gabonais se faire enrôler régulièrement et facilement dans les corps habillés, plutôt qu’au sein des entreprises.
Selon certaines statistiques, ce sont quelques milliers de jeunes gabonais qui ont candidaté dernièrement,pour faire partie du corps de la Garde Républicaine. Ce, pour 400 places. Il y a quelques semaines, en effet, ce corps de Défense avait lancé officiellement un concours externe pour un «remplacement numérique». Dans le même temps, certains curieux ont dû constater une forte présence de plusieurs jeunes gabonais agglutinés devant la direction générale de la Sécurité pénitentiaire, pour un éventuel recrutement au sein de ce corps.
Il faut le dire, depuis 2010, les forces de Sécurité et de Défense demeurent le seul espoir des jeunes gabonais, pour sortir du chômage qui sévit auprès de cette catégorie de personnes, diplômés ou pas.Une situation qui n’a pas laissé insensible, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, Dieudonné Milama. Sur sa page Facebook, il a indiqué : «Il est clair, à mes yeux, au regard de l’ampleur et de la gravité de la situation, que la Fonction publique ne peut plus être la solution idoine à la question du chômage dans notre pays. C’est pour cette raison que je ne cesserai d’affirmer que l’avenir et l’épanouissement de notre jeunesse, voire le développement du pays se trouvent dans une politique qui promeut véritablement l’entreprenariat»,
En effet, le triste constat fait sur le terrain est que plusieurs entreprises privées et parapubliques ont fermé, agrandissant davantage un taux de chômage qui ne cesse d’augmenter. Malgré la promesse des pouvoirs publics à créer de l’emploi par le truchement de la création des entreprises, rien n’est pas palpable sur le terrain.
La création de plusieurs agences et autres sociétés publiques au début des années 2010, n’a pas été une solution pour résorber le chômage au Gabon à moyen et long terme. Ce, d’autant plus que lesdites agences et sociétés publiques qui étaient véritablement les doublons des ministères n’ont même tenu le temps d’un mandat présidentiel au Gabon. Conséquences, plusieurs personnes qui y ont été embauchées ont été, quelques années seulement après, vite laissées sur le carreau. Jusqu’alors, leurs droits ne sont pas encore entièrement payés. Cette semaine encore, les ex agents de ces agences dissoutes faisaient le piquet devant le trésor public pour revendiquer leurs droits.
D’où la nécessité de changer de paradigme, en mettant réellement en place une politique entrepreneuriale qui inciterait les jeunes à s’auto-employer et à créer in fine les richesses. A l’instar des pays d’Asie du sud-est qui ont beaucoup misé sur la création des PME/PMI.
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