C’est un euphémisme de dire que la diplomatie gabonaise vient de prendre un sérieux coup à l’issue de la 17ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etats de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale qui s’est tenue par visioconférence le 30 juillet dernier, sous la présidence du chef de l’exécutif gabonais, Ali Bongo Ondimba. Rien à dire sur les réformes entreprises de manière consensuelle lors des récentes rencontres entre les ministres des affaires étrangères et de l’intégration sous régionale. Jadis dirigé par un secrétariat général, la Ceeac va désormais fonctionner en mode commission. De plus, l’exigence de l’apurement de 40% des arriérés des contributions au financement de la communauté a connu un écho favorable auprès des Etats membres.
Selon les sources au fait du dossier, le Gabon devait occuper le poste de commissaire affaires politiques, paix et sécurité, et un candidat était proposé, ce poste est revenu au dernier moment à un Tchadien. Mieux certains pays, qui ne répondaient pas encore aux exigences liées aux nouvelles réformes, ont même des représentants au sein de la nouvelle commission de la Ceeac, quand bien même leurs noms restent à être désignés. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Quelques férus de la diplomatie rencontrés estiment que cet échec diplomatique vient du fait de l’instabilité constatée, ces derniers temps, de l’exécutif gabonais où on change constamment de gouvernement. En effet, «comment expliquer qu’à 13 jours d’une conférence d’une telle importance, on a changé de gouvernement. Mieux, on a changé le ministre des affaires étrangères. Il est évident que le nouveau ministre qui arrive n’a pas assez de temps pour maîtriser tous les contours du dossier », a indiqué l’une de nos sources, qui pense qu’il fallait «attendre le lendemain de la conférence pour former un nouveau gouvernement, vu qu’il n’y avait, visiblement, pas d’urgence à changer de gouvernement.»
Créée en 1983, la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale compte onze pays et 187 millions de consommateurs.
Nelson Tchimbakala