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Recours systématique à l’emprunt : La dette publique pourrait atteindre 75% du PIB en 2020

La forte propension du gouvernement gabonais à recourir systématiquement à l’endettement pourrait avoir un effet insoupçonné sur l’économie nationale. En effet, dans un rapport datant d’août dernier, le Fonds Monétaire International (FMI) prédit que la dette publique gabonaise « dépassera le risque de repère élevé et atteindra 74,7% du PIB en 2020 et 2021, du fait de la prise en compte des arriérés intérieurs passés qui ont été validés dans l’encours de la dette en 2019, du creusement des déficits budgétaires et du ralentissement de la croissance ».

Ce taux dépasse le seuil de convergence en vigueur dans la zone de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC), comprenant le Cameroun, la République Centrafricaine (RCA), le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad. Il est donc aisé de déduire que l’institution de Bretton Woods donne finalement raison à l’économiste MaysMouissi qui, à travers ses brillantes analyses, n’a cessé de mettre en garde le Gouvernement, notamment le ministre Jean – Marie Ogandaga, quant à ce très – trop ? – fort recours à l’endettement et la nécessité de maîtriser cette tendance, tout en faisant un bon usage des fonds empruntés. Egalement mentionné dans de précédentes colonnes, l’incapacité de l’Etat à rembourser ses dettes sur fonds propres est telle qu’il lui faudra, de nouveau, avoir recours à l’emprunt, non seulement pour payer des dettes antérieures, mais aussi pour financer quelques projets, dont celui de la Transgabonaise abordé , d’ailleurs, à l’assemblée nationale, lors du discours de politique générale du Chef du Gouvernement.

Une lueur d’espoir ?      

Toutefois, l’institution financière indique que la dette pourrait être orientée vers la baisse : selon ses projections, elle sera ramenée à 60,2% du PIB en … 2025. « La dette publique reste viable. Toutefois, la dynamique de la dette s’est dégradée et les risques qui pèsent sur la viabilité de la dette se sont nettement accrus, parallèlement à la dégradation des perspectives … ». En vue d’atténuer les risques immédiats qui pèsent sur la viabilité de cette dette, le Fonds préconise la mise à disposition d’assurances de financement plus solides pour les déficits résiduels en 2020 et 2021, ainsi qu’une stratégie de gestion de la dette crédible à moyen terme, de même qu’une politique budgétaire plus rigoureuse. Des mesures qui devraient jouer un rôle important pour faire face à d’importants besoins à terme. A l’issue du premier trimestre 2020, la dette publique gabonaise était estimée à plus de 5.000 milliards de francs CFA, selon les services généraux de la dette. Or, depuis le début de la crise sanitaire, liée à la pandémie du Coronavirus, le pays a déjà procédé à de nombreux nouveaux emprunts, s’élevant à un montant global supérieur à 403 milliards de francs CFA. Gageons que l’équipe gouvernementale, menée par Rose Christiane Ossouka Raponda, trouvera les voies et moyens afin que cette dette n’atteigne pas des proportions qui la feraient échapper à tout contrôle, pour le bien du pays, des populations et des générations futures !!!!

 

                                      Yohan Freddy NGUEMA ZUE 

 

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