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Recours à l’emprunt : En 10 ans, la dette publique est passée de 1.300 à 5.230 milliards de FCFA

Dans une vidéo diffusée récemment sur les réseaux sociaux, l’économiste Mays Mouissi a fait une présentation du niveau de l’endettement au Gabon. En effet, notre compatriote, expert en la matière, soutient qu’en une décennie, la dette publique gabonaise a été quasiment multipliée par quatre. « En 2009, la dette du Gabon représentait 18% du Produit Intérieur Brut (PIB), soit à peu près 1.300 milliards de francs CFA. Ce qui était un niveau extrêmement faible.

Et puis, l’on ne sait trop ce qu’il s’est passé, la dette a quasiment été multipliée par quatre entre 2009 et 2019 », a – t – il déclaré. Il faut savoir que la dette d’un pays est composée de la dette bilatérale – emprunt contracté auprès d’un autre Etat – et celle multilatérale – vis – à – vis d’institutions telles que le Fonds Monétaire International (FMI) -. Or, en ce qui concerne le Gabon, il n’y avait presque pas de recours auprès de l’institution de Bretton Woods. Cependant, force est de reconnaître que l’endettement n’est pas une mauvaise chose en soi, à condition qu’il soit utilisé à bon escient. « L’utilisation qu’on fait de l’argent qu’on emprunte peut être excessivement mauvaise. Une dette bien utilisée peut devenir un élément moteur pour le pays au sens où ça peut rapporter de l’argent, dans le cas par exemple d’une autoroute à péage. Mais cela n’a pas toujours été le cas (…) entre 2009 et 2019, on a emprunté plus de 4.000 milliards de FCFA. Qu’est – ce qu’on en a fait ? », S’interroge l’économiste gabonais.

Pour quels choix politiques et sociaux la dette a – t – elle été contractée ?  

Sans minimiser l’énorme travail, effectué durant trois mois, de la Task Force de la Présidence de la République, instaurée par l’arrêté n°006/PR du 20 juin 2020 et qui, à l’issue des premiers audits portant sur la vérification de pièces administratives et comptables, a permis de déceler et d’annuler 100 milliards de FCFA de dettes qui ne se justifiaient pas, il n’en demeure pas moins que l’explosion de la dette publique gabonaise est une réalité. Quand bien même les pouvoirs publics semblent affirmer que « la dette est maîtrisée », les méthodes et outils utilisés pour la rembourser laissent planer le doute. Si en 2009, la dette ne représentait que 18% du PIB, aujourd’hui elle est à plus de 65%, donc proche du seuil communautaire fixé à 70% en zone CEMAC. Dès lors, il sera difficile pour notre pays de tenir ses engagements de gérer le profil de risque du porte – feuille de la dette mentionnés dans la stratégie d’endettement de la Direction Générale de la Dette.

En effet, l’évolution croissante et rapide du service de la dette, ces dernières années, peuvent empêcher tout développement et, au regard de la progression des agrégats macroéconomiques et financiers et du profil de l’endettement futur, la dette publique gabonaise aura du mal à demeurer viable. Nous sommes donc loin des 18% du PIB du taux d’endettement espéré par la direction générale de la dette pour la période 2017 – 2031. Ajouté à cela, une idée fausse répandue dans l’esprit des citoyens. « Le FMI donne de l’argent au Gouvernement et souvent les populations s’attendent à ce que ces fonds améliorent leurs conditions de vie.

Elles se trompent car le FMI n’investit pas pour améliorer les conditions de vie. Lorsque les comptes de l’Etat sont au rouge, le FMI finance son découvert pour ramener le niveau à zéro en espérant que l’Etat se comporte de façon vertueuse pour que l’économie reparte, c’est tout. Certes, le FMI exige des réformes en contrepartie de ses fonds, mais les programmes du FMI n’ont pour objectif d’améliorer les conditions de vie des populations », a expliqué MaysMouissi. A partir de ce moment – là, se posent les questions de savoir pourquoi l’Etat  a – t – il contracté une dette qui ne cesse d’enfler ? Au service de quels choix politiques et sociaux ? Qui en a tiré profit ? D’autres choix n’étaient – ils pas envisageables ? Autant de questions qui s’avèrent importantes parce que si l’on n’y prend garde, ce sont plusieurs des futures générations qui risquent d’en pâtir, étant donné que dans l’actuel système international de l’emprunt, on rembourse l’argent que l’on doit, augmenté d’intérêts !!!!

 

Yohan Freddy NGUEMA ZUE    

 

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