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Primaires PDG : y-a-t-il encore un pilote dans l’avion ?

Depuis le décès d’Omar Bongo Ondimba, cela ne fait aucun doute, il manque un fédérateur au Parti Démocratique Gabonais. Ce parti a toujours tenu, non pas tant par la mise en pratique en interne des principes démocratiques mais plutôt par la capacité de son chef, OBO, à fédérer des factions géopoliticiennes (ethniques, tribales, claniques, provinciales) entre elles autour de lui. Cela a marché tant bien que mal de 1967 à sa mort.

En 1968, ce n’est pas tant la disparition du Bloc Démocratique Gabonais qu’il faut retenir mais plutôt le passage au monopartisme. Albert-Bernard Bongo, devenu président de la République et ses appuis extérieurs se seront donnés là les outils, l’Etat et le parti unique, nécessaires pour forcer la politique de fédération et contrôler la « nuisance » des forces centrifuges. OBO, revenant d’un Congo où les guerres civiles interethniques faisaient rage, avait bien compris qu’au Gabon, lui, issu d’une ethnie minoritaire, ne pourrait pas résister au suffrage universel surtout dans un pays, dans les années 1960, où les références de chacun sont plus identitaires que républicaines, les. Sa capacité à fédérer s’est même étendue, à partir de 1990, au-delà des frontières de son parti. Paul Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo, Pierre Mamboundou, et d’autres en savent quelque chose.

Fédérateur à l’image de son père, Ali Bongo Ondimba n’en a pas vraiment fait la démonstration. Son premier acte : la chasse aux « vieux » organisée par les amis personnels d’ABO qu’étaient/sont Accrombessi, Ali Akbar Onanga Y’Obegue,  et autres. Ce groupe a surtout fédéré moins au compte  d’ABO que pour son propre compte à lui-même. Cette chasse a déclenché les départs progressifs d’Adiahénot à Nzouba Ndama en passant par les Ping, Ndemezo’Obiang, pour ne citer que ceux-là. La tournure de la présidentielle de 2016, véritable retour  de bâton des « vieux » ne valide pas le bienfondé du choix d’ABO de marginaliser les anciens collaborateurs de son père dès son arrivée au pouvoir en 2009. La prise en mains par Brice LaccrucheAlihanga des manettes du pays a permis à ce dernier, tout comme pour le MOGABO, de fédérer autour de l’AJEV et de ses succédanés que sont le RV et le SDG plutôt qu’autour d’ABO. Son éviction ainsi que celle de ses acolytes tendent à le prouver.

Les récentes primaires du PDG pour le compte du Sénat ont fait l’étalage des contradictions internes et interpersonnelles dont est criblé ce parti. Dans quel état va-t-il, samedi prochain, affronter le scrutin ? Pour Dodo Bouguendza, le PDG gagne toujours dans l’ordre ou le désordre. On le saura le 30 janvier prochain. A l’atterrissage, il faudra un sacré pilote.

Stéphane MWAMEKA

 

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