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Petits métiers: Les tracasseries des transporteurs de marchandises

Participant à combler l’un des besoins humains – celui de se bâtir un logement -, le transporteur de marchandises est très apprécié et sollicité par tous ceux qui souhaitent mener des travaux d’une certaine envergure, ainsi que par les sociétés de construction auxquelles ils s’adressent. Néanmoins, avec la situation actuelle du pays, liée à la Pandémie du Coronavirus, ce secteur d’activité est, également, touché de plein fouet, puisqu’il dépend, comme celui de la friperie, de la mobilité des biens et des personnes.

Sieur R.F est un ressortissant camerounais, d’une trentaine d’années, installé au Gabon depuis plusieurs années et exerçant dans le secteur du transport de marchandises, afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa femme et son fils, ainsi que ceux de sa famille demeurée dans son pays natal. Tous les jours, il quitte son domicile, situé au quartier Montalier, pour se rendre sous l’échangeur d’Awendje, où il commence le travail dès 8h. « En ce moment, il vaut mieux commencer très tôt : avant le confinement, je travaillais jusqu’à 17h30 ou 18h. Mais pour éviter les ennuis, j’arrête maintenant dès 15h », déclare – t – il. Le métier de transport de marchandises est très varié : il y a des camions qui convoient toute sorte de biens achetés dans des magasins, d’autres s’occupent de la vidange de fosses septiques et les derniers transportent des grumes. C’est un transport urbain et interurbain. Quand on lui demande le montant de sa recette journalière, le transporteur soutient que « c’est aléatoire, en fonction de la demande. Si vous avez de la chance, vous pouvez rentrer, à la fin de la journée, avec de quoi nourrir votre famille pendant au moins deux jours ». A ces mots, le jeune Camerounais fronce les sourcils et secoue la tête.

Un profond handicap    

« Cette situation est un vrai handicap car elle crée un sérieux manque à gagner pour nous », poursuit – il. « Il y a des jours où l’on ne travaille pas, même quand on vient tôt. Nous, on dépend des sociétés et des magasins. Or, il se passe qu’ils sont en quasi – faillite, puisque les gens ont d’autres priorités en ce moment ». Et Sieur Théo, un autre transporteur rencontré ce jour – là, de renseigner sur d’autres tracasseries liées à l’activité et la conjoncture actuelle : « Actuellement, les policiers sont très pointilleux. A chaque carrefour, ils sont là. Même si tu as tous les papiers exigés par la mairie, il faut tout de même leur glisser un petit quelque chose », précise – t – il. En effet, lors des contrôles effectués par la police municipale, quand on est un transporteur de marchandises (T.M), il est demandé un timbre municipal, le papier d’expertise et la patente, des documents valables durant un an. « La situation n’est plus la même, mais les tarifs demeurent inchangés ; et alors qu’il n’y a plus de travail, les contrôles persistent », se lamente Théo. A propos de ces documents, R.F révèle un phénomène assez étrange : « les mairies de Libreville et d’Owendo ne pratiquent pas les mêmes prix. Il y en a qui vont payer les charges là où ça les arrange, mais d’autres tracasseries peuvent surgir lors des contrôles routiers car si vous avez eu les documents à Libreville, on peut vous mettre en difficulté à Owendo et vice versa. Les agents mettent en avant qu’il s’agit de deux communes différentes », souligne – t – il.

A la question de savoir comment l’Etat pourrait aider à relancer l’activité, R.F tranche net : la levée du couvre – feu, la baisse des tarifs pratiqués par la mairie et la fin des contrôles intempestifs des policiers. « L’idéal serait de lever le confinement car cette situation affecte aussi bien financièrement que moralement ; il n’est plus possible d’être tranquille. Le Coronavirus est une chose avec laquelle il faut vivre ». Et Sieur Théo de conclure : « Personnellement, j’ai du mal à comprendre pourquoi on continue de maintenir le confinement alors qu’au Cameroun voisin, qui a enregistré plus de cas que nous, la mesure a été levée depuis le 18 mai dernier. Le paludisme fait plus de victimes que le Coronavirus, mais tout s’arrête à cause de cette maladie ». Une question sur laquelle il serait intéressant d’entendre le Gouvernement !!!!

                                                Yohan Freddy NGUEMA ZUE 

 

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