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PDG : Les sanctions de la discorde

Il y a décidément de l’eau dans le gaz du grand parti de masse. En parcourant sérieusement les statuts de celui-ci, deux grandes lignes apparaissent. Elles concernent les fonctions administratives puiscelles purement politiques. Parmi celles-là, on retrouve ceux qui ont un rôle consultatif et délibérant notamment les membres du Comité permanent (MCP), les membres du Bureau politique (MBP), ceux du conseil national (MCN) et les membres du Comité central (MCC).

De façon hiérarchique, il y a le Congrès puis le président ou Distingué Camarade Président (DCP), ensuite le Secrétaire général avec sa ligne administrative sur laquelle figurent ses adjoints.Les Secrétaires nationaux, les Secrétaires provinciaux, les Secrétaires départementaux, les Secrétaires communaux, les Secrétaires fédéraux, ceux des sections et des comités.

Dans cette organisation, on remarque l’étonnant cloisonnement qui existe, tel un service de renseignement, entre le Secrétaire général et les autres membres (MCP MBP MCN MCC). Sauf les secrétaires nationaux (SN), à qui incombent finalement, mais curieusement, le vrai rôle de gestion politique des provinces en lieu et place de ceux élus ou désignés par le DCP pour les besoins de la cause.Les autres ne peuvent pas s’adresser directement au Secrétariat général(SG) par manque de passerelles. Ils ne sont même pas consultés en cas de décisions qui engagent leurs circonscriptions. Qu’elle fut belle, l’époque du Président fondateur ! Affirment les uns.

Pour les mis en cause, les réactions ne se sont pas faites attendre. « Au-delà de l’aspect de gestion matériel et financier, il est curieux d’observer une orientation à nulle autre pareille et un management quelconque.Le DCP est-il informé que les 18 « soldats » (MCP) n’entretiennent quasiment aucun contact avec la tête de son secrétariat général ? «

Ainsi, vaille que vaille, les hiérarques sanctionnés estiment que cela fait désordre. Celui-ci étant donc installé par les responsables de l’exécutif du parti, a occasionné, en réalité, de véritable barrières entre ces premiers responsables du parti et ceux qui gèrent réellement au quotidien le parti. Comment fait la hiérarchie de l’administration du parti, dans ce cas, pour avoir la bonne information ? Est-ce que la discipline ne commence-t-elle pas par-là ?

En tout cas, et c’est le moins que l’on puisse dire, c’est que cette façon de faire ou ce type de management des troupes a nécessairement eu des répercussions au sein de l’Assemblée nationale, instance dans laquelle le parti de masse est majoritaire. Et si cela ne change pas, on peut s’attendre au pire.

Pour mieux comprendre ce qui s’est passé, ajoutent certains d’entre eux, au cours du vote sur la dépénalisation de l’homosexualité, lors de cette séance, l’esprit de discipline dont se targue le parti n’était plus dans le milieu.

Il faut ensuite relever l’absence de cohésion entre les députés PDG et leur parti d’une part et au sein du groupe parlementaire de la même formation politique, d’autre part. En clair, disent-ils, il n’y a jamais eu de mot d’ordre du parti indiquant aux élus comment orienter leur vote.

L’impression qui se dégage de cette affaire est certainement celle d’une confusion entretenue. Comment peut-il en être autrement, dans la mesure où elle est devenue une affaire nationale avec des relents en arrière-plan de règlements des comptes.

A fortiori, le PDG se serait-il tiré une balle dans le pied en sanctionnant les vrais hiérarques du parti, pour des broutilles alors que ceux qui ont commis de plus graves fautes s’en tirent, d’aucun avec de simples blâmes et d’autres par des promotions au sein même dudit parti (cas de Malinga ou pour l’unique fois depuis sa création le PDG a été écarte tout simplement de la course aux locales).

Alors, dans cette optique, pourquoi la tête du PDG ne serait-elle pas sanctionnée pour n’avoir pas joué en toutes circonstances son rôle et donner, en temps réel, la bonne information, donc la consigne de vote pour mobiliser ses élus ? Là aussi, le manque de communication entre les autres composantes serait à l’origine de ce couac. Car, selon l’expression, « Nul ne peut se targuer de ses propres turpitudes. »

Et puis, ce qui saute aux yeux c’est que les sanctionnés, pour la plupart, ne font pas partie des BLA boys, notamment ceux qui ont reçu cadeaux, argent et autres dons de la part du « Messager intime ». Ils sont plutôt de ceux qui soutiennent curieusement et, à la fois le Parti de masse avec pour souci premierd’avoir à cœur les populations qui les ont désignés comme leurs représentants.

Contrairement aux autres qui d’abord avaient pratiquement bradé le parti au profit de BLA, recevant ainsi tous les cadeaux et prébendes, comme le denier de Juda. Qui plus est, ont ouvert de larges avenues à ce « Messager intime. » N’est-ce pas le motif avéré de cette cabale qui, du reste, se poursuit ? N’est-ce pas aussi une manière de noyer le poisson ? Seule, la vérité qui n’a pas de tombe et révélée par le temps, nous le dira.

Il se dit ailleurs que « le Bord de mer » aurait, pour la circonstance, donné des grosses sommes d’argent. On avance même le chiffre de 2 millions à chacun. Qui a donné cette manne, quels sont ceux qui l’ont perçu ? et pourquoi faire ?

Tout de même, cette cacophonie aurait été évitée, si d’aventure certains s’imprégnaient de la Constitution car, selon l’article 37 de la loi fondamentale, n’est-il pas bien dit que « tout mandat impératif est nul ? » D’où vient alors cet acharnement de ce parti dit démocratique ?

Il est vrai que dans un parti politiquequi est une association, il y a une discipline arrêtée. Et cette discipline passe absolument par une discrétion de certaines décisions. A-t-on besoin de s’épancher dans les réseaux sociaux pour publier comme pour vilipender des hiérarques tout aussi responsables. Est-ce pour salir ou pour punir ces personnalités sans reproches ?et si cela était comme le disent plusieurs, uniquement parce que, comme certains, ils n’avaient pas suivi le chemin de la perdition vers BLA dont d’autres des pourfendeurs des incriminés ont été les hommes à tout faire.

Où étaient-ils ces chargés de la discipline du parti de masse, quand les pseudo-envoyés du « Messager intime » venaient avec l’onction de la hiérarchie du parti ?

On ne peut donc pas comprendre pourquoi donc la commission de discipline a sanctionné les vrais piliers du parti ?

La réponse à cette question ne manquera pas de susciter des débats, quand on sait aussi que même le Premier ministre, chef de la majorité, déjà sorti est passé sous ses fourches caudines. C’est également le lieu de constater les lacunes de ceux qui hier déjà, moins de 14 ans inconnu des listes du parti  porteurs de valises, avaient abandonné le parti avec armes et bagages, pour ressurgissent quelques années plutôt à la tête de la structure. Et toujours, uniquement dans la recherche des positions dominantes, veulent balayer tous ceux qui se posent comme obstacle pour assouvir leurs ambitions.

Au demeurant, ces personnes spécialisées dans le double jeu, cherchent certainement un moyen de déstabilisation. Parce que cela ne peut se faire qu’en mettant à mal le Parlement et dans une large proportion le gouvernement et la défense. Quand on sait aussi que le PDG a accepté que ceux qui, au second tour des élections législatives dernières, étaient en ballotage défavorable quittent la compétition, attitude qui a grandement laissé ouvertela porte aux opposants qui, à l’occasion, se sont subrepticement introduits dans l’arène des législatives, on peut valablement se poser la question sur les vraies motivations de ces super chefs.

En tout cas, ces pratiques sont à n’en point douter des signes annonciateurs d’un déclin du « parti de masse. » Il reste que ces sanctions, au lieu d’être perçues comme les conséquences d’une faute, ont plutôt exacerbées les rancœurs nées de la lutte fratricide entre la vieille garde représentée par les partisans d’une ligne pure et dure qui se réclament du fondateur et ceux qu’ils qualifient « d’arrivistes ». Le combat s’annonce décidemment rude !

N’est-ce pas là un pari risqué ? Dans tous les cas le DCP est donc attendu car au final c’est lui qui risque d’en payer le prix fort.

MechiorNdabeyene

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