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Mariage homosexuel à Makokou : N’était – ce pas prévisible ?

L’actualité mondaine de ce début de semaine, tout comme en fin de semaine dernière, reste dominée par ce mariage homosexuel, à la coutume, qui s’est déroulé à Makokou, à 567 kilomètres de Libreville, entre Dame Patricia – Pat, pour les intimes – et son amie, Dame Cathy. Pour avoir la main de sa dulcinée, Pat aurait remis une somme de 250.000 FCFA, une dizaine de pagnes, autant de bouteilles de liqueurs et de bières, ainsi qu’une somme de 50.000 FCFA pour payer le paquet de concombre préparé par la mère de son « épouse ».

La prolifération, sur les réseaux sociaux, des images de l’union de ces deux femmes a provoqué un tollé général et fait couler beaucoup d’encre et de salive, au point que la mairie de Makokou a été pointée du doigt, visiblement, à tort : réagissant vivement à ces critiques, la municipalité, par la voix de son premier responsable, Guy Roger Ekazama, a tenu à préciser que « La mairie de Makokou n’est nullement responsable de cet acte (…) la responsabilité de cette union est à chercher ailleurs et non à la mairie », avant de rappeler qu’en République Gabonaise, « A l’heure actuelle, le mariage entre personnes de même sexe est interdit ». Pour l’édile de Makokou, « il revient donc aux forces de sécurité, et non à la mairie, de tout mettre en œuvre pour interpeller les auteurs de cet acte conformément à la loi ». Le lundi 9 novembre dernier, aux environs de 16h30, le souhait du maire de Makokou a été exaucé : les « tourterelles » ont été mises aux arrêts par des éléments de la police judiciaire (PJ). Avant cette interpellation, sur les ondes de confrères, Dame Patricia a confié que sa démarche ne visait qu’un désir de maternité.

« J’ai un certain âge et je suis consciente que je ne pourrai plus enfanter (…) il est très difficile voire impossible au Gabon d’adopter un enfant. Moi, j’ai eu la chance qu’une copine accepte que je reconnaisse son futur bébé et j’ai sauté sur l’occasion. Je suis désolée de constater que les choses aient pris cette tournure – là », a – t – elle déclaré . Cependant, cet argument a du mal convaincre d’autant plus, d’abord, que l’orientation sexuelle de Dame Patricia est bien connue à Makokou  – « c’est une lesbienne », assurent certaines indiscrétions – ; ensuite que le mariage au Gabon n’est autorisé qu’entre un homme et une femme ; sans oublier que l’adoption ou la reconnaissance d’un enfant est tout autant encadrée. Et que dire du baiser, sur la bouche, et du comportement des deux « copines » affiché ce jour – là ?

« Cette dépénalisation est la porte d’entrée à la légalisation du mariage pour tous »

C’est en ces termes que s’exprimait, il y a encore quelques temps, au plus fort de la question sur la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, le Pasteur Sylvain Edzang, sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Indirectement, cette affaire traite du rapport entre la loi et les bonnes mœurs, le fondement de ce qui constitue une société, c’est – à – dire des valeurs à promouvoir et à défendre. Le problème est que l’homosexualité paraît être devenue une pratique d’Etat : les pouvoirs publics semblent essayer d’inculquer, dans le conscient et l’inconscient collectif, que le fait que des personnes du même sexe aient des rapports sexuels soit acceptable. Sans oublier des choses qui vont avec, à l’instar de l’inceste, la zoophilie, etc. Or, dans l’imaginaire de nos sociétés, c’est inadmissible pour les populations. Il aurait peut être fallu organiser un référendum afin de demander au peuple souverain ce qu’il pense de la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon. Et cela aurait été d’autant plus judicieux que ce qui s’est passé à Makokou est exactement ce que craignait l’opinion publique !!!!

   Yohan Freddy NGUEMA ZUE         

 

 

 

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