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La Démocratie, le populisme et l’antidote

Le contresens ubuesque du discours d’Ali Bongo, le 25 juin dernier, devant le parlement réuni en congrès.

Le populisme est-il l’antidote de la démocratie ? C’est la grande interrogation que se posent nombre d’observateurs qui ont suivi et scruté le discours du chef de l’État, Ali Bongo, devant le parlement réuni en congrès, le 25 juin dernier.

Pourtant, dans la foulée de son autosatisfaction habituelle, le président de la république a indiqué dans son adresse devant le parlement: « Que chacun se le dise, la démocratie est sacrée au Gabon ». Invitant à ne pas emprunter le populisme qui, selon Ali Bongo, est « une voie large et facile d’accès. Toutefois, il conduit toujours à une impasse. Il est tout comme la démagogie, l’antidote de la démocratie. » Et c’est là où le bât blesse. Et pour cause.

Un antidote est défini comme une substance à neutraliser les effets d’un poison, d’un venin, d’un virus. En somme, l’antidote est un remède contre un mal. Or, la démocratie ne peut pas être considérée comme un mal, si elle est « sacrée au Gabon ».

Quant au populisme, il se défini comme un discours politique s’adressant aux classes populaires, fondé sur la critique du système et de ses représentants. La démagogie étant une politique par laquelle on flatte les masses pour gagner et exploiter leur adhésion. Des descriptions qui sont aux antipodes de la démocratie qui est un système politique dans lequel le peuple est souverain. Un système auquel aspirent plusieurs États à travers le monde.

Question, comment après avoir sacralisé la démocratie au Gabon, Ali Bongo peut considérer le populisme et la démagogie comme l’antidote de la démocratie ?

Qui a faire lire un tel contre sens au président de la république dans un contexte aussi solennel ? Le concepteur du discours présidentiel a-t-il relu le document avant de le remettre à l’autorité? Ou voulait-il dire que le populisme et la démagogie  sont aux antipodes de la démocratie?

Tout comme le fond de son discours qui n’a pas dégagé une annonce forte, le contre sens qui s’y est ajouté,  a laissé circonspect,  l’observateur averti.

Junior Akoma

 

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