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Gabon : pour un article jugé dérangeant, Lionel Engonga Ella interdit de visite à la prison centrale de Libreville

 Ayant pour mission la protection des droits des prisonniers dans toutes les prisons du Gabon, le président de SOS prisonniers du Gabon a été interdit de visite à la prison centrale de Libreville. Selon les retours de Lionel Engonga Ella, un article paru dans la presse, faisant état du décès d’un prisonnier, serait à l’origine de cette interdiction. L’article aurait semble t-il été dérangeant pour cette administration carcérale.

 Sans aucune correspondance officielle, le président de Sos Prisonniers du Gabon a été à nouveau interdit d’accès à la prison centrale de Libreville. Selon un communiqué publié sur sa page facebook, l’ONG indique qu’après trois visites à la prison de Libreville, son président Lionel Enonga Ella, s’est vu interdire l’accès aux prisonniers.

 D’abord, le dimanche 8 mai 2022, comme à son habitude, le président s’est rendu à la prison,  mais sa visite a été limitée au service fouille. En tentant de procéder à l’achat de son ticket, un agent de la sécurité pénitentiaire a signifié au président qu’il  « Il est déjà 15h on ne peut plus vous servir le permis, », ce, alors que d’autres visiteurs se procuraient toujours les tickets.

 Lionel Engonga Ella va retenter mardi 10 mai, à 10h30. Là aussi, il a été renvoyé, non sans  subir un interrogatoire sur l’objet de sa visite par un agent « Tu es venu faire quoi ? ».  Après s’être soumis à cette exigence, M. Engonga Ella apprend sur place que l’ordre a été donné par l’administration

« Le Directeur a donné l’ordre qu’on te délivre plus le permis de communiquer à cause de votre article sur le prisonnier qui est décédé. »  « Tu peux seulement déposer les affaires aux prisonniers mais tu ne peux plus parler à un prisonnier. Le directeur est fâché contre toi, nous avons déjà reçu plusieurs demandes d’explication à cause de toi donc on applique les ordres. »

 Malgré cette injonction, le jeudi 12 mai 2022, le Président s’est encore rendu à la PCL pour tenter à nouveau d’avoir un permis de communiquer, là aussi, sans succès.  « Nous n’avons pas encore reçu l’ordre de te délivrer les permis. »

 » Il faut faire attention à ta vie. Conseille à Enongag Ella un agent. Lequel a indiqué: « tes publications dérangent tout le monde ici. »

 Selon le président de SOS prisonniers du Gabon, la publication d’un article dans la presse, faisant état du décès d’un détenu pour bagarre, Gloire Emmanuel Mouanda, serait à l’origine de cette situation.

 Prenant acte de cette décision, SPG rappelle tout de même «  à l’administration pénitentiaire que nous sommes avant tout des partenaires, mais ce partenariat ne veut pas dire que SPG doit se taire ou fermer les yeux sur les violations des droits humains en milieu carcéral ».

« Nous demandons au Directeur de la Prison Centrale de Libreville de bien vouloir lever cette mesure arbitraire et de laisser le Président de SOS Prisonniers Gabon communiquer avec les détenus en toute quiétude », conclut un communiqué de SPG.

 

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