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Exploitation forestière illégale: l’Etat perd 200 milliards de FCFA par an

Le mercredi 2 décembre dernier, au cours d’une réunion s’étant tenue dans les locaux de l’institution, situés à Glass, la Commission Nationale de Lutte contre la Corruption et l’Enrichissement Illicite (CNLCEI), a tenu à attirer l’attention des responsables des directions générales intervenant dans la filière forêt – environnement sur les conséquences judiciaires et économiques de l’exploitation forestière illégale.

En effet, selon des chiffres rendus disponibles par la direction générale des forêts, la délivrance frauduleuse des permis d’exploitation de certaines essences fait perdre à l’Etat la bagatelle somme de 200 milliards de FCFA chaque année. Selon la commission, ces malversations, autour du bois, augmentent le risque de corruption au sein du personnel d’autres administrations, intervenant dans le processus d’empotage, de dépotage et d’exportation du bois. Autant dire que si rien n’est fait, les réseaux mafieux, tapis dans l’administration des eaux et forêts, ont encore de beaux devant eux et ce, malgré l’incarcération de plusieurs agents et hauts cadres impliqués dans divers trafics. Hier, mercredi 9 décembre 2020, le Gabon, notre pays, à l’instar d’autres de la surface du globe, a commémoré la journée internationale de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Ce moment a été l’occasion de sensibiliser les agents publics, en général, et ceux intervenant dans la filière bois, d’éviter la résurgence d’importants scandales financiers tels que le kevazingogate, encore présent dans toutes les mémoires, et qui, à tort ou à raison, a emporté de hautes personnalités.

Vastes ramifications        

On se rappelle, encore, de cette affaire qui avait pris une ampleur internationale, provoqué un scandale politique et le blocage des exportations de bois, qui a durement affecté les activités des entreprises forestières du pays : celle des 353 containers de kévazingo, « bois frauduleux, placés sous main de justice », qui avaient « curieusement disparu » du port d’Owendo. « Des agents ont sciemment ordonné le déplacement des containers à des fins d’exportation frauduleuse », avait affirmé, lors d’une conférence de presse, le mardi 7 mai dernier, le procureur de la République de l’époque, Olivier Nzahou, précisant que la disparition des containers avait été constatée lors d’une descente des autorités sur les lieux, le jeudi 30 avril dernier. Il avait, également, promis que « quels que soient les rangs des personnes impliquées, ces dernières seront toujours poursuivies ».

Après la découverte des milliers de m3 de kévazingo en février et mars dernier, plusieurs agents des eaux et forêts avaient été mis aux arrêts, ainsi qu’un haut cadre du ministère de tutelle qui avait été longuement entendu dans les locaux du B2, la direction générale de la sécurité militaire. Il est bon de souligner que le kévazingo est, à l’heure actuelle, très prisé en Asie, et fait l’objet d’un vaste commerce, depuis une dizaine d’années, accentué par la demande chinoise. Dans un certain sens, ce n’est pas une mauvaise chose, mais encore faudrait – il que l’ensemble des citoyens, à travers l’Etat, puisse en profiter, et non pas seulement quelques – uns !!!!

Yohan Freddy NGUEMA ZUE

 

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