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Eglise catholique : les sacrements désormais payants

L’église catholique, et l’archidiocèse de Libreville sont pointés du doigt par une large frange de la communauté chrétienne du Gabon. Raison de cette discorde larvée, le paiement des sacrements de baptême, communion et confirmation. Des sources dignes de sanctification, l’église catholique a fini par franchir la ligne rouge en officialisant son grand amour pour l’argent et autre avantage tiré de ses prestations œcuméniques, en sus des traditionnelles quêtes.

C’est la paroisse St Marcel de Kango qui en a donné le ton le week-end écoulé, en organisant les sacrements de baptêmes uniquement pour les jeunes chrétiens qui y aspirent et s’étaient acquittés, rubis sur ongle, de la somme de trente mille francs exigée par le clergé.

Ainsi, certains parents qui comptaient plus d’un enfant à faire baptiser ont vu leurs petites économies sérieusement grever. L’un d’eux ne va pas avec  le dos de la cuillère pour exprimer sa désolation du fait de l’instauration des frais d’office religieux pour les sacrements de ce jour-là.  » J’ai trois enfants, deux garçons et une fille, j’ai dû débourser 90 milles francs pour que les trois soient baptisés. Je n’avais pas le choix, j’ai même été obligé de contracter un prêt par intérêt pour verser les sommes exigées. Le curé a dit que seuls les enfants qui auront payé vont recevoir le sacrement ». Incroyable mais vrai, est-on tenté de dire. Or, pour le commun des mortels, le sacrement de baptême, de même que la communion, la confirmation, voire l’extrême-onction ont demeuré gratuits depuis l’avènement du christianisme dans le pays.

Du coup, seuls les chrétiens nantis auront droit aux sacrements. Pour les désœuvrés, ne pas insister. Et l’espoir d’aspirer aux grâces que confèrent ces sacrements s’effrite. Autrement dit, c’est comme si le royaume des cieux était désormais l’apanage des chrétiens friqués capables de payer pour y accéder. Les indiscrétions laissent entendre que bon nombre de familles, faute de moyens, se sont résignée à l’idée de faire baptiser leur progéniture là-bas à Kango.  » Où va l’église du Gabon? » s’exclama un vieillard informé de cette nouvelle loi.

Au regard du niveau de vie des familles qui préfèrent ne pas insister mais qui veulent bien baptiser leurs enfants, il n’est pas évident que cela puisse encore leur être possible. Un sérieux dommage quant on sait que la mission St Paul de Donguila, l’un des premiers grands centre religieux du Gabon dont la paroisse St Marcel en constitue le prolongement, avait en son temps œuvrer dans le sens de rallier à la cause divine le maximum d’hommes et de femmes, sans en réclamer la moindre contrepartie.

 

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