L’élection de Me Lubin Ntoutoume à un deuxième mandat est loin d’être derrière. Et pour cause, candidat malheureux à ce scrutin, Me Gilbert Erangah a déposé un recours au conseil d’Etat. Ce dernier conteste les résultats de ce scrutin et accuse l’actuel bâtonnier d’avoir déboursé 8 millions pour acheter la conscience de plus de 10 avocats.
Après l’épisode de la prestation de jeunes avocats, voilà que le barreau du Gabon fait à nouveau parler de lui. Cette fois, il s’agit des résultats issus de la dernière élection du bâtonnier, qui a vu la victoire de Me Lubin Ntoutoume, élu pour un deuxième mandat, face à son adversaire de toujours, Me Gilbert Erangah.Alors, d’aucuns croyaient que l’élection était derrière, Me Erangah, le candidat malheureux à ce scrutin a surpris plus d’un, en déposant un recours au conseil d’Etat. Dans son recours, il conteste l’élection de l’actuel bâtonnier et l’accuse d’avoir acheté la conscience d’au moins 10 avocats. Ainsi, il sollicite de la haute juridiction, l’inéligibilité de Me Lubin Ntoutoume pendant 10 ans. Selon Me Erangah, Me Lubin Ntoutoume aurait manipulé le fichier électoral en sa faveur. Pour arriver à ses fins, Me Lubin Ntoutoume aurait, selon ce dernier, déboursé une enveloppe de 8 millions, une manne qui a consisté à acheter la conscience de certains électeurs, selon le plaignant. « Des voix qui auraient pu bénéficier au candidat déclaré perdant si ces derniers avaient voté en toute indépendance ou qu’ils n’avaient jamais pris part au vote si le bâtonnier Lubin Ntoutoume n’avait pas payé leurs cotisations », a-t-il indiqué.
Pour une accalmie au barreau du Gabon, le requérant propose au Conseil d’Etat de le nommer bâtonnier, à défaut de nommer un autre président, qui aura pour mission d’organiser l’élection. Me Erangah brandit l’article 66 de la loi sur la profession des avocats : « en cas de partage de voix, il est procédé à un 3e tour pour dégager une majorité simple. Faute de quoi, est proclamé élu : le candidat le plus ancien du Grand tableau ou, en cas d’ancienneté égale, le plus âgé ». Une possibilité qui arrange bien Me Erangah, qui est plus âgé que l’actuel bâtonnier.
Une chose est sûre, on est loin de la sérénité au barreau du Gabon, car il s’agit d’une guerre qui concerne deux rivaux et dont un à le soutien d’une main invisible.
