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Accès aux emplois : quid du tripatouillage du pouvoir de Nomination ?

Tout bien considéré, de telles pratiques ne valent pas les gouvernants.

Notre excellent confère Gabon d’Abord a publié dans sa livraison du 7 décembre 2020 un article qui a attiré toute notre attention et intitulé ‘’Du rififi à la Société de Patrimoine, la patte d’un sulfureux expert’’. On y fait état des dessous qui ont valu le débarquement d’un compatriote de son poste de directeur général, en raison des marchandages insatisfaits de son propre promoteur. Dans ce qui apparaît comme des règlements de comptes, le plus exécrable met en lumière de viles pratiques qui ont cours actuellement dans l’exercice du pouvoir de nomination par ceux  qui le détiennent en ce moment du haut de leur piédestal. Il y a peu, les réseaux sociaux ont fait état d’un nouveau maître de manège au bord de mer qui nomme actuellement ses hommes à lui, parents, amis et connaissances, aux emplois supérieurs de l’Etat et même au gouvernement. Hier c’était l’apanage des Accrombessi et Laccruche, aujourd’hui c’est lui. Or, dans une République qui se respecte, on ne confie pas une telle arme entre les mains de n’importe qui.

C’est l’ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, qui avait dit que ‘’la faculté de nommer les gens représente la forme la plus accomplie du pouvoir politique’’. En effet, tout le monde ou presque, aspire à une nomination derrière laquelle on imagine le confort et l’accomplissement. C’est donc une arme politique de domination et de conquête. Tout comme l’est le pouvoir de l’argent. En effet, dans l’analyse par exemple de Machiavel, l’argent ne vous permettra peut-être pas d’acheter la considération ni l’amour des autres, mais il vous garantira un certain degré d’affection qui, à court terme, peut se révéler un assez bon substitut. Et, comme il se dit, ‘’tout a un prix’’.

Pour revenir au pouvoir de nomination dans une République comme l’est le Gabon, il s’exerce principalement en conseil des ministres ou en dehors de celui-ci. Aux termes des articles 20 et 29 c’est un pouvoir que le président de la République partage avec le Premier ministre chef du gouvernement, sous la prééminence, bien entendu, du président de la République qui est le détenteur suprême du pouvoir exécutif et préside le conseil des ministres. C’est dire qu’il est question, en l’occurrence, de la signature du président de la République et de la crédibilité des actes qu’il prend. Autrement dit, les actes de nominations doivent obéir aux règles de normalité, de régularité, d’objectivité, de justice et d’équité. Ceci en conformité avec le serment présidentiel qui imposent au président, dans les termes de l’article 12 de la Constitution, ‘’d’être juste envers tous’’.

Cela revient à dire que les propositions soumises à l’entérinement du président de la République doivent être étudiées avec sérieux. Dans certains pays, c’est le travail d’un comité mettant en présence le Secrétariat général du gouvernement, le Secrétariat de la présidence de la République, le directeur de cabinet du Premier ministre et le directeur de cabinet du président de la République.

Et, dans le cas spécifique du Gabon, ce comité serait présidé pat le Coordinateur général des Affaires Présidentielles.

Dans cette même veine, notre consœur ‘’La Loupe’’ du mercredi 16 décembre lance l’appel suivant : ‘’Revoir les clés du partage !’’. On peut y lire en effet : ‘’Pour peu que l’époux ou l’épouse, le parent ou la connaissance soient dans le circuit, voilà que les sœurs, les frères, les fils et bientôt l’animal de compagnie ou le poisson rouge sont promus’’. Tout bien considéré, de telles pratiques ne valent pas les gouvernants. Et l’image du président de la République sérieusement écorné. Il ne peut d’ailleurs en être autrement à pareille hérésie prononcée.

 

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